“La première composante de la personnalité humaine soluble dans l'alcool, c'est la dignité.” w/ Maddox
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E. Athénaïs Carter
PETITS PAPIERS :
73
CÉLÉBRITÉ :
Natalie Dormer
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Sujet: “La première composante de la personnalité humaine soluble dans l'alcool, c'est la dignité.” w/ Maddox Mer 24 Juin - 20:45
Athénaïs & Maddox / "La première composante de la personnalité humaine soluble dans l'alcool, c'est la dignité."
J'en avais marre. Marre de cette routine qui composait mes journées depuis que j'étais ici. Réveil, déambulation, bibliothèque, apitoiement, dodo. J'avais besoin d'air, besoin de faire quelque chose de nouveau, d'excitant, de dangereux même. Juste histoire de me sentir vivante quelques heures. Je ne cherchais absolument pas de trucs morbides ni de perdre complètement les pédales, mais juste vivre un peu, comme une jeune adulte normale de 25 ans. En repensant à ce qui avait rythmé mon arrivée et mes journées depuis février, je me rendis compte que je n'avais pas réellement fait tout ce que j'aimais. Certes, je passais le plus clair de mon temps à la bibliothèque, mais cela faisait très longtemps que je n'avais admiré ni le coucher du soleil ni le lever. Les simples choses qui autrefois me rendaient heureuses avaient disparues de ma vie en même temps que celle-ci s'en était allée.
Me parant de bijoux brillants, peu chers mais qui rivalisaient avec des diamants, je sortis de ma chambre du sous-sol et fermais soigneusement la porte. À cette heure avancée de la soirée, les couloirs étaient assez silencieux sauf si vous déambuliez trop loin vers la laverie et la salle de torture. En général, j'évitais ces endroits, ne voulant pas entendre les cris qui déchiraient l'espace. Je descendis silencieusement les escaliers comme si le moindre bruit pouvait braquer les projecteurs sur moi et gagna le rez-de-chaussée. J'avançais élégamment le long des couloirs et des vitrines, cherchant l'antre parfait. Je le repérais finalement : un bar dont l'enseigne garnie d'un néon laissait clairement présager le message. Même s'il n'était pas inscrit, le mot alcool semblait courir partout, se moquant déjà des habitants. Je pris une goulée d'air et poussa la porte. L'atmosphère changea radicalement. Elle était propice aux secrets, aux confidences, au danger. L'air qui y régnait semblait lourd et l'odeur ne laissait présager le moindre doute au sujet des boissons servies. Le bar était plutôt sombre, même si des néons colorés étaient accrochés un peu partout. En avançant doucement vers le comptoir, je sentis les têtes des clients se tourner vers moi, me fixant sans aucune gêne. Je me sentais finalement de trop, pas à ma place, comme si j'étais une petite fille au milieu d'adulte. Je sentais le rouge me monter aux joues et mes jambes trembler légèrement. Je me donnais mentalement une claque et m'assis sur un des tabourets. Je tournais enfin le visage vers les badauds qui continuaient de me fixer et leur lançais un regard plein de défi. Je hélais le serveur d'un geste de la main et d'une voix ferme commandais un shot de whisky. Je laissais mon regard se perdre dans la pénombre et dévisageais les clients. Ils étaient tous assez hétéroclites. On avait l'impression que certains vivaient ici tant leur carrure et leur aura étaient importants, d'autres, un peu comme moi semblait mal à l'aise mais heureux de se noyer dans l'alcool. D'autres flirtaient sans aucune gêne, ne se demandant même par s'ils dérangeaient leurs comparses. Le verre fit un léger "clac" quand il toqua contre le bois du comptoir et je le saisis. Je fis tournoyer doucement l'alcool dedans, observant la robe de cette boisson. J'imaginais déjà le goût et la trace brûlante qu'il allait laisser au fond de ma gorge. Puis ni une ni deux, je le descendis d'un trait.
Sujet: Re: “La première composante de la personnalité humaine soluble dans l'alcool, c'est la dignité.” w/ Maddox Mar 7 Juil - 19:20
La première composante de la personnalité humaine soluble dans l'alcool, c'est la dignité.
Athénaïs ✧ Maddox
Comme d'habitude, je me réveille seul dans ma chambre d'hôtel. Aujourd'hui, Zahra n'est pas là, et elle ne viendra pas. Elle travaille beaucoup trop pour cela. Je hausse les épaules et je passe une main dans mes cheveux longs. Tant pis, je ne la verrais pas, et je ne vais pas mourir sans elle. Je sors de ma chambre. J'ai envie de faire quelque chose de ma soirée. Mais je ne sais pas quoi. Or, je suis pieds nus, et je reste quelques instants, immobile à regarder mes pieds. Ce n'est pas une bonne idée, je sais qu'on va me mes piétiner si je décide de m'engouffrer dans un endroit plein de monde. Alors j'ouvre de nouveau la porte et je fais le tour de ma chambre. Je trouve enfin une paire de chaussures et l'enfile. Puis, je sors et me dirige vers l'ascenseur. Je me sens si seul. Si seul. Et je ne comprends pas pourquoi, je ne comprends pas pourquoi c'est à moi d'être seul. Je repense à Monroe. Monroe me frappant, me déchirant la peau à coups de ceintures. Mes os se brisant. Je fronce les sourcils et ferment les yeux. Au fond, je n'ai jamais été heureux, et je ne pense pas l'être un jour. Je ne pense pas le devenir. Tout simplement parce qu'on ne m'en laisse pas l'occasion, l'opportunité. Je repense à Anja, à ces quelques moments que nous avons vécu ensembles. Je l'ai toujours aimé. C'était un cadeau empoisonné. Je soupire et je baisse les yeux. Elle ne tentera jamais de me comprendre, préférant me définir comme un monstre, alors que ce monstre, je l'ai été par erreur, et par sa faute. Parce que je l'ai aimé, elle, et pas une autre. C'est elle qui a fait de moi ce que je suis aujourd'hui. C'est elle qui m'a fait éprouvé assez de haine pour que je puisse ôter la vie à un homme. Je la déteste, et je l'aime. J'entre dans un bar. Je ne fais pas vraiment attention à qui je croise, qui je pousse et qui m'interpelle. En vérité, on s'écarte pour me laisser passer. Moi. Le monstre. Le tueur de gamine de six ans. Je baisse les yeux vers mes pieds. J'aurai du les attacher, on ne m'aurait peut-être pas reconnu. J'atteins le bar et je soupire. Tous me jugent, alors que personne ne vaut mieux que moi. Nous sommes tous des monstres dans cet endroit, et n'avons pour le coup, pas le droit de se juger entre nous. Je pose les avant-bras sur le comptoir et commande un jus de fraise. Est-ce qu'un tueur d'enfant boit un jus de fraise? Non, je ne crois pas... Un fou oui. Je change d'avis, et demande un coca-cola. Ca, tout le monde en boit, et personne ne nous juge jamais. Mais je sens tout de même quelques regards se poser sur moi, et je baisse la tête. Je ne suis pas du genre à me défendre ni même à plaider coupable. Je laisse traîner, je laisse les gens se poser des questions sur moi. Car qu'importe ce que l'on puisse dire, nos mots finissent toujours par se retourner contre nous. C'est alors que je remarque la présence d'une jeune femme à côté de moi. Je la regarde timide et marmonne un : « Bonsoir. » Je ne lui tends pas la main, mais je lui souris. Elle pourrait croire que je veux la tuer. Ne sait-on jamais.