The night, all cats are grey • Diane

Cette petite bouille que vous voyez là c'est Diane Farhenbach. Ca fait déjà 92 années que sa mère l'a mis au monde un 2 Janvier dans une petite ville perdue d'Allemagne. Dans son entourage, on peut trouver peu de gens encore en vie, ses parents sont décédés, ses amies, ses sœurs, il ne reste peut-être que son assassin. Dans sa famille, ils étaient plutôt de la classe débrouillarde et déchue. Mais un jour, elle est arrivé(e) à l'hôtel il y a 63 ans et depuis, on peut le/la croiser morte. Aussi, quelques personnes ont remarqué sa particularité, vous savez cette capacité qu'elle a de pouvoir réciter des poèmes, livres, chansons. L'autre jour, on lui a parlé de la mort et elle a tout simplement dit : "Je ne vois pas de quoi vous voulez parler."

CARACTERE

C'est une poupée à qui on a brisé les grands yeux de verre, c'est un oiseau à qui on a broyé les ailes. Avec douceur, avec un soupçon de romantisme, sans amertume. Diane fût de celle à qui la vie souriait, malgré la pauvreté et un métier bien peu enthousiasmant, Diane ne savait pas laisser son sourire de côté. Elle était joueuse, elle était douce, elle respirait la joie et donnait envie de vivre à tous. Il était difficile de ne pas l'aimer, elle avait le cœur sur la main, elle savait donner son amour à tous, comme si c'était son but. Offrir de l'amour à ceux qui en avait besoin. Elle était ce genre de femme que l'on rencontre peu, malgré qu'elle soit belle et toujours pimpante, elle savait accorder de l'attention à tous. Elle offrait des regards doux aux sans domiciles, elle offrait un toit aux enfants des rues, elle offrait des bras pour se reposer à ceux qui étaient blessés.
Puis il y a eu la mort. Il y a eu la brutalité et la noirceur d'un homme, un cœur un moins.

Ô Diane, il y a bien longtemps que tu as perdu ce sourire qui te rendait vivante, tu l'as remplacé par ce masque sans expression. Tu es froide et presque sinistre. Tu as appris à jouer avec les autres, juste pour les détruire. Tu aimes ça, tu veux que tout le monde souffre autant que toi. Pour toi les autres ne valent rien, tu ne sais plus aimer, tu ne veux plus le faire. Alors tu détestes, tu apprends comment faire souffrir ton prochain, tu es la marionnettiste de nombreuses personnes. Tu les as charmé, tu as envouter pour parvenir à tes fins.

Ô Diane, tu n'es qu'une sirène des temps modernes.



RACONTE NOUS TA LIFE  

Bonjour bonsoir ! Je suis Capitain Meow sur le net, j'ai 19 années de survie et je ne sais quoi dire d'autre~ voilààààààà !

Tu écrases ta cigarette dans le cendrier, l'encre de ta plume noircie la feuille sur laquelle tu as déjà écrit un long pavé. Tu râles, un jeune homme te regarde du coin de l’œil, tu lui souris. Tu aimes sourire aux gens car ils te le rendent, ce dernier te salue d'un mouvement de tête, tu ne sais que répondre que par des battements de cils. Tu reposes tes grands yeux de chat sur la lettre, tu la relis.

«Mes chers parents,
Me voilà enfin arrivée dans ce nouveau pays. Hélas, je ne peux vous joindre une photographie de cette ville magnifique, les habitants sont très sympathiques et m'acceptent. Je suis heureuse là-bas et, ici la guerre ne semble par être crainte. Je dois vous avouer que en moi, l'envie de vous faire venir dans cette ville est grandissant, je suis certaine que vous, père, mère et Paula ainsi que Shauna seriez bien, ici. J'espère qu'un jour vous puissiez me rejoindre, d'ici là, je pense que grâce à mon travail, j'aurais gagné assez d'argent pour vous offrir un logis paisible.
Je pense que vous demander si la situation à Berlin est supportable serait naïf, je me doute bien de l'Enfer que vous vivez et sachez, père, mère, mes sœurs, que je suis de tout cœur avec vous. J'espère que cette lettre vous fera au moins sourire, que mes mots vous offre un peu de douceur dans cet atmosphère de guerre.»

Alors tu termines ta lettre par ta signature. Tu as écrit en allemand, même si tu sais que cela peut te mettre dans le pétrin. Mais tu n'es pas comme ces fous qui veulent vous représenter, ta famille ne l'est pas non plus, mais ils sont restés là-bas et tu espères, qu'un jour ils te rejoignent.
Lentement tu te lèves, quittant le bar que tu fréquentes régulièrement, le patron de salut, tu lui souris. Tu regardes ta montre, tu es en retard à ton travail. Oh, tes parents ne seraient pas fiers, tu le sais, mais tu te dis que tu aurais pu tomber sur pire. Tu es danseuse, danseuse de cabaret. On t'y appelle The Fox, sûrement à cause de ta crinière rousse qui a charmé tes employeurs. Ils te traite bien, tes camarades et toi, ils prennent soin à ce que personne ne vous fasse de mal, même ces hommes un peu trop éméchés à qui tu chantes des chansons.

Vingt trois heure, au Cabaret.

- Je m'rappelle plus comment on s'était rencontrés, je ne sais plus si c'est lui qui a parlé le premier, ou bien si c'était moi qui avais fait les avances. Ça n'a plus d’importance, tout ce que je veux me rappeler…
Ils sont dingues de toi quand tu chantes en français, il y a un charme dans cette langue qui, anime n'importe quel homme. Ils t'écoutent silencieusement, ton accent allemand passe inaperçu, à vrai dire tu sais le cacher.

- C'est lui que mon cœur à choisi, et quand il me tient contre lui dans ses yeux caressants, je vois le ciel qui fout le camp, c'est bon… c'est épatant !
Tu les fais chavirer, tous un par un alors que même leurs femmes te regarde tendrement. Tu dévoiles un long sourire, ton rouge à lèvres faisant ressortir cette dentition angélique. Puis tu poses ton regard félin sur un homme. Il s'appelle George, tu l'as rencontré il y a quelques semaines et il te promet bagues et luxe jusqu'à la fin de tes jours. Il se disait fou de toi et, bêtement tu le croyais, à vrai dire il te permettait de bien vivre ici, il semblait gentil, il semblait sincère.
Alors que tu finissais la chanson, il te fit signe de la tête pour que tu viennes à lui. Tu descends de scène et le rejoint, tu te déposes sur ses genoux et mélange tes lèvres aux siennes. C'est alors qu'il te promet une nuit de rêve dans un luxueux hôtel qu'il connaît bien, tu souris, pour la dernière fois.

Une heure de matin, à l'hôtel.

Voilà que tu gises dans ton sang, n'ayant pour compagnie seulement le tic tac de l'horloge de la chambre. Tu te relèves faiblement et tire une cigarette de ton sac. Il t'as bien eu, tu touches ta plaie et ricane.