Zelda P. Grey ▬ Their promise never meant so much to me ▬

Je suis née dans le luxe, dans l’argent. Je crois que les premières choses que j’ai pu voir correctement étaient des choses brillantes. Le lustre, les diamants de ma mère, l’argenterie. Si bien que mon premier mot aurait pu être « argent ». J’avais tout ce que je voulais. Dès mon enfance on m’a offert ce qu’il y avait de plus cher : des poupées de porcelaine en robe de soie, des bijoux qu’un enfant de quatre ans n’aurait pas dû avoir, et bien vite on a commencé à me donner de l’argent liquide. J’avais tout ce que je voulais. Mais ça ne suffisait pas. J’ai commencé à sortir en douce, sécher les cours. Mes parents satisfaisaient tous mes désirs mais ils avaient peur. J’ai donc eu des cours à domicile. Je ne sais pas pourquoi ils ont choisi cette femme, mais étonnamment elle n’était pas ce qu’elle leur avait fait croire. Ce fut une très bonne pédagogue et nous nous entendions très bien, j’avais le droit à des cadeaux quand je faisais des progrès : livres, sous-vêtements, cigarettes, alcool. Elle avait une telle influence sur moi qu’après plusieurs mois à la fréquenter, tout ce que je touchais devenait une addiction. J’étais devenue comme elle, obsessionnelle. Elle m’a appris à jouer de mes charmes pour obtenir ce que je voulais des autres, séduire est devenue une obsession. Mais je ne suis jamais allée plus loin. C’est ce qui me différenciait d’elle.
Je suis rentrée d’une soirée, alcoolisée, sentant la cigarette, mon rouge à lèvre totalement effacée par les garçons que j’avais embrassé, les couples que j’avais brisé. J’ai pris une douche pour dessoûler et j’ai voulu lire un livre, je suis allée dans la bibliothèque. Elle était en train de coucher avec mon père.
J’ai senti monter la fureur. La trahison. Ce n’était pas l’acte en lui-même, mais le fait qu’elle se soit rapprochée de lui. Je ne suis pas proche de mon père, et je pensais qu’au final elle partagerait ma vision des choses, qu’on aimerait et détesterait les mêmes personnes. Elle fut la première déception de ma vie. Ce soir là ils ne m’ont pas vus, je les ais laisser finir leur affaire. Mais j’avais donné ma confiance à la mauvaise personne et je saurais lui rappeler.
Le lendemain elle m’attendait, une pile de livre près du fauteuil dans lequel elle était assise. J’allumai une cigarette tout en la rejoignant.
« _ C’est amusant. Tendre est la nuit, je voulais le lire hier.
_ Pourquoi ne l’as-tu pas fait ?
_ Je ne voulais pas déranger. »
Et j’ai pu voir la peur dans ses yeux, la honte. J’ai adoré. Adoré qu’elle soit si effrayée par de simples paroles, sans menaces. Je l’ai fixée longuement dans les yeux, elle n’osait plus bouger.
Puis pris d’un excès de colere je lui attrapai les mains et serrai si fort que je devais plus souffrir qu’elle.
« _ Tu ne plairas plus. »
Ma cigarette s’écrasa sur sa joue. J’entendais sa chaire brûler et je ne fus même pas choquée de ma violence soudaine. Une fois sa torture terminée elle partit en courant, et en pleurant. Mon père, affolé par le bruit, arriva rapidement après l’incident. Il comprit vite. Il resta planté au milieu du salon, sans bouger.
Je me mis a pousser doucement un vase coutant une fortune se trouvant sur la table basse. Puis il se brisa au sol en mille morceaux. Mon père tressaillit. C’est ce que je voulais voir. Si lui aussi avait peur, lui, un mari ayant trompé sa femme qui pourrait récuperer toute sa fortune en divorcant.
« _ Je pars. Tu me donneras tout l’argent que je demande. Tu feras livrer mes affaires à l’hôtel. »
Il ne dit rien, car il sait qu’il n’a pas le choix.

Le soir même j’arrivais à l’hotel fizgerlad. Le luxe de l’établissement m’y fit sentir comme chez moi, en plus libre. On m’accompagna à ma chambre, puis je m’assis sur mon lit, sans bouger, en attendant que mes affaires arrivent. Je n’avais pas été confrontée au monde extérieur depuis si longtemps. Je voulut sortir voir un peu les environs.
Puis une chose étrange arriva.
Par je ne sais quelle force, j’étais bloquée ici.