Sujet: Le bleu est une couleur chaude (+) Ange Lun 6 Avr - 0:06
LE BLEU EST UNE COULEUR CHAUDE
SAUL R. PHOENIX & ANGE ROSERAIE
>Tu sais, c'est pas parce que je t'aime pas que je t'aimerai jamais. Mais c'est pour autant que je t'aimerai un jour. Δ ✻✻✻ Il se passait trop de choses dans cet hôtel. Je sortais peu, tout d'abord parce que j'avais peur qu'on me reconnaisse. Mais aussi parce qu'il semblait que cet hôtel recueille les âmes les plus noires et les plus faibles qui puissent exister. La suite était vide aujourd'hui. Tous étaient sortis, partis à la découverte du domaine qui cachait encore bien des secrets. Mais moi, j'avais voulu rester. Je préférai lire un bon livre en attendant que Théo rentre. J'étais pressée de le retrouver, et je voulais parler avec lui, échanger nos impressions sur l'hôtel. J'avais peur que cet hôtel ne le corrompe. J'avais tenté de me rapprocher de lui, autrement que sexuellement. Mais nous n'étions jamais seuls. Nos colocataires se trouvaient toujours là, à nous solliciter pour une putain de partie de cartes dont je me foutais. Je devais jouer contre cette teigne qui s'était amourachée de Théo, mais qui n'avait pas le courage de lui dire. Elle, je la détestais. Sous ses airs de nymphe perdue se cachait en réalité une peste. Elle avait beau porter le prénom de "Ange", je savais qu'elle n'en était pas un. Je soupirais et replongeais mon attention dans le lire que je lisais. Il était bien ce livre. Tellement bien qu'il fut gâché par un claquement de porte. Je levais la tête. Ange parcourait l'appartement, un panier dans la main. Elle ramassait toutes les fringues qu'elle trouvait. Qu'elle fasse le ménage, elle m'éviterait du boulot. Je le regardais passer d'un œil mauvais et me reconcentrais sur mon livre lorsqu'elle claqua une autre porte. Quelle gamine. J'entendis alors un bruit sourd. Je me stoppais net et fronçais les sourcils. Il venait de la pièce dans laquelle elle venait d'entrer : la chambre Théo. Que foutait-elle là? Je me levais, déposais mon livre sur la table basse et me dirigeais vers la chambre en question. Je poussais la porte et regardais Ange, de dos, la tête baissée vers quelque chose que je ne parvenais pas à voir. « Qu'est-ce que tu fous dans cette chambre? Tu sais pas te mêler de tes affaires? » Elle se tourna alors et je remarquais le soutien gorge en dentelle bleu qu'elle tenait dans les mains. Le mien. Un sourire se dessina sur mes lèvres et je lui arrachais des mains. « T'auras jamais assez de sein pour porter ça. Rends moi ça. » Je le regardais longuement, puis inspectais la chambre avec un air satisfait. Mes yeux se posèrent enfin sur le lit dans lequel Théo et moi avions passé une très bonne nuit. Je poussais un soupir de satisfaction et tournais dos à Ange, avant de déclarer avec nonchalance : « J'ai du l'oublier ce matin. » Je sortais donc de la chambre, mon soutien gorge en main, et retournais m'assoir sur le canapé, en posant avec évidence, le sous-vêtement sur mes genoux. Je repris mon livre, et j'attendais qu'elle explose un bon coup. C'était toujours très drôle à voir.
Sujet: Re: Le bleu est une couleur chaude (+) Ange Sam 11 Avr - 8:29
Ange ∞ Saul
Elle les avait suivi, comme un simple mouton suivrait le troupeau. Au fond elle trouvait pas l'idée si stupide, ce genre de trucs un peu glauque c'était son tripe. Elle y croyait dur comme fer à toutes ces histoires de maisons hantées, de fantômes et d'esprits. Alors bien sûr qu'elle avait flippé en rentrant là dedans. Mais le truc qui lui faisait le plus peur, c'était bien ça. Resté enfermée. Emprisonnée. Quelle connerie ça avait été. Et tout ça pour pas rester seule. Pour pas le voir se retrouver seul, avec elle. L'autre là. Ça l'aurait bouffé.
Fallait qu'elle s'occupe. Qu'elle pense à autre chose. Qu'elle arrête de réfléchir à toutes ces choses. Être enfermée la rendait timbrée. Prise au piège. Cette pensée la terrorisait. Alors elle attrapa un panier à linge et fit la tourner de l'appartement. C'était complètement stupide, il existait un service d'étage compétent, mais il fallait absolument qu'elle occupe son esprit à autre chose. A une tâche ordinaire. Elle passa dans chacune des pièces communes, avant de s'arrêter devant la chambre de Théo. Théo. Elle en revenait toujours à ces quatre lettres. Et puis merde elle entra, repoussa la porte avec son pied, un peu plus brusquement que ce qu'elle aurait voulu. Clac. C'était mal, elle le savait. Mais, il n'en serait jamais rien et les autres non plus. C'était juste pour... Et merde. La brune laissa s'échapper le panier de ses mains. Putain de merde. Elle la sentait. Là tout près, la colère. Elle allait exploser. El... Elle se retourna face à l'autre. Celle qu'elle n'aimait pas. Saul, quatre autres lettres qui la hantaient. Et hop une attaque sur le physique, une. Comme si elle était déjà pas assez complexée d'avoir cette sorte d.. de diva mannequin devant elle. Elle ravala ses insultes et quitta la pièce en la bousculant. Qu'est-ce qu'elle pouvait être... Aaaargh. Elle fonça dans la cuisine à toute allure. Respire. Ne vomis pas. Elle s'arrêta un instant. La rage. Elle bouillonnait. Cette nana et son sourire elle les aurait bouffé. Elle avait ces idées noires et les jambes qui se mettaient à flageoler. Cette fille la rendrait folle. Son sourire la rendait tarée. La brune attrapa tout ce qui se trouvait sur la table et le balança à l'autre bout de la pièce. Merde merde merde.
code by Silver Lungs
Administratrice
M.-L. Lux Von Sant
PETITS PAPIERS :
222
CÉLÉBRITÉ :
Stacy Martin
COPYRIGHT :
Applestorm + tumblr
Sujet: Re: Le bleu est une couleur chaude (+) Ange Dim 19 Avr - 22:49
LE BLEU EST UNE COULEUR CHAUDE
SAUL R. PHOENIX & ANGE ROSERAIE
>Tu sais, c'est pas parce que je t'aime pas que je t'aimerai jamais. Mais c'est pour autant que je t'aimerai un jour. Δ ✻✻✻ J'avais fait l'erreur de croire que nous, jeunes insouciants pleine de vie et d'envie, pouvions échapper aux griffes d'une vieille harpie. Mes colocataires avaient voulu me convaincre que les fantômes existaient. Nous n'étions pas tous du même avis. En fait, Ange croyait aux choses surnaturelles. Elle était celle qui y croyait le plus. Alors j'avais accepté, je m'étais laissée entraînée dans cette mission stupide et immature. Nous devions entrer dans l'hôtel, le visiter, prendre des photos, et en ressortir avant minuit. A vrai dire, je voulais sauver ces pauvres gens. Je voulais avoir une preuve de l'horreur. Mais les comptes de fées n'existent pas. Et sans même avoir eut le temps de choisir nos affaires personnelles favorites, nous nous étions retrouvés, nous aussi, coincé dans cet hôtel à jamais. Nous étions des colocataires, alors l'idée de se séparer ne nous était pas venu. J'étais donc obligée de vivre avec Ange. Ange et son air innocent et naïf. Ange et ses crises de colères. Ange et ce regard sur Théo qui me serre le cœur. Je la détestais. Je la détestais parce que je savais, qu'au fond, Théo ne me portait pas dans son cœur de la même manière qu'il portait Ange. Elle l'avait frappé, tout de suite, et il s'était mit à ressentir quelque chose pour elle, cette chose que je ressens pour lui. Il ne se l'était toujours pas avoué, mais moi je savais, je voyais. Pourtant, malgré la situation véritable, j'étais en position de force. Moi je l'avais Théo. Physiquement. Et tant que j'étais celle qui possédais, je voulais en profiter, je voulais faire mal à Ange autant que son amour débordant pour Théo me fera mal lorsqu'il se rendra compte de ses sentiments. J'étais prévenante. Je me vengeais d'avance. Elle était donc là, à rager intérieurement. Je gagnais, et même si au fond, mon cœur se serrait face au malheur d'Ange, je la détestais, et cette haine ne pouvait faiblir. Elle se mit alors à balancer tout ce qu'elle trouvait. J'esquivais tout ce que je trouvais et attrapais ses mains avant de hurler : « T'es tellement égoïste que tu vas casser les affaires de Théo au lieu de casser les tiennes! » Je la relâche brusquement et sors de la pièce.
Sujet: Re: Le bleu est une couleur chaude (+) Ange Jeu 30 Avr - 20:58
Ange ∞ Saul
Il y a son sourire à lui qui la hante et ses courbes à elle qui la tue. Elle la hait. Elle la jalouse. Elle qui a tout. L'argent. La beauté. Mais ça, à la rigueur, elle s'en serait fichue, s'il y n'y avait pas eu lui. Lui. Lui. Lui. Lui et encore lui. Toujours lui. Au fond elle le hait tout autant que cette blondasse. Leur relation la rend malade. Elle ne voit que part eux, qu'à travers eux. Et ce soutien-gorge pourrait n'être qu'un détail. Elle pourrait l'ignorer et simplement passer à autre chose. Mais le problème est là. Ange en est incapable. Parce qu'elle est obnubilée par chacun de leurs gestes. Chacune de leurs actions. Ce sous-vêtement veut tout dire. Il laisse désigner une nuit torride. Leurs corps entrelacés, entremêlés. Et il n'en faut pas plus à la brune. Ouais, à ses pensées elle explose, elle fait tout danser, tout valser, sans prêter attention aux conséquences.
On dit d'elle qu'elle est impulsive, qu'elle part au quart de tour. C'est bien vrai. Elle se mit à balancer tout ce qui pouvait trainer sur cette foutue table. Tout sans aucune pitié. Elle ne disait rien, ne criait pas. Non, elle se contentait simplement de faire le nécessaire pour passer ses nerfs. Et ça aurait pu marcher. ça aurait pu la calmer pour les heures à venir. Mais non, au lieu de ça il a fallu que l'autre blondasse sans même, qu'elle ramène sa fraise, encore. Qu'elle se jette sur elle. « Lâche-moi putain ! » hurla la brune. « Fou moi la paît ! ». Mais elle la tenait fort, sans intention de la lâcher pour le moment. Et la brunette maigrelette avait beau essayer de se libérer, elle n'y arrivait pas. Saul avait une poigne de fer. Et un sacré culot. Elle osait lui parler d'égoïsme, vous parlez d'une blague. Elle la nénette de téléréalité. Elle l'égoïsme par excellence. Ange ne put s'empêcher de pouffer. Un rire nerveux qu'elle ne pouvait contenir. C'te fille la prenait vraiment pour la dernière des connes. Cependant la maigrelette ne dit rien, jusqu'à ce que la blonde décide de la lâcher. De la haine ? Non. C'était bien pire que ça, du dégoût, de la rage. Elle choppa un verre qui trainait sur le plan de travail. L'envie de le lui fracasser sur le crâne lui démangeait les doigts, mais elle était de dos, ce coup était beaucoup trop bas. La brune reposa le verre et rejoignit la blonde dans la pièce adjacente, lui souriant de ce sourire qu'on lui connaissait parfois. Ce sourire qui voulait tout dire. Le sourire spécial Saul. Attention blondinette. Eh ouais fallait pas la toucher. Fallait pas la chercher. Elle choppa le soutien-gorge de la blonde et fonça dans sa chambre, à elle, celle de la salope. Fallait pas commencer jolie minette. Tes remarques t'aurais du te les garder. Certes c'était aussi bas que le verre dans le crâne, c'était gamin et ce coup elle le lui avait déjà fait. Haha non ce n'était pas nouveau et guère original. Mais, voir son visage se décomposer pour quelques secondes était sa seule revanche. C'était aussi la seule chose qui lui était passé par la tête. Puis... Fallait croire qu'elle était pas aussi égoïste que ça, Théo et elle pourraient se faire le plaisir de nettoyer ensemble. Lui à la cuisine. Elle dans sa chambre. N'était-ce pas généreux de sa part ? Sur ces pensées elle se fit un malin plaisir à tout balancer au sol. Encore.
code by Silver Lungs
Administratrice
M.-L. Lux Von Sant
PETITS PAPIERS :
222
CÉLÉBRITÉ :
Stacy Martin
COPYRIGHT :
Applestorm + tumblr
Sujet: Re: Le bleu est une couleur chaude (+) Ange Sam 2 Mai - 13:54
LE BLEU EST UNE COULEUR CHAUDE
SAUL R. PHOENIX & ANGE ROSERAIE
>Tu sais, c'est pas parce que je t'aime pas que je t'aimerai jamais. Mais c'est pour autant que je t'aimerai un jour. Δ ✻✻✻ C'était un éternel recommencement. Peu importe la situation initiale, je perdais toujours. Car j'étais l'enfant télé-réalité, sur qui tous les regards se tournent lorsqu'une merde créé un conflit. Dans notre société, Saul Phoenix correspond à la vanité, à l'argent, à la stupidité. A Los Angeles. Je n'avais aucune chance de m'en sortir, à moins de changer tout ce que je suis désormais. Mes cheveux ont toujours été blonds, mes yeux toujours aussi noirs, ma bouche toujours aussi pulpeuse. Quoique je fasse, mon physique fait de moi cette enfant qu'on a vu grandir entre les griffes de deux parents tyranniques. C'était donc perdu d'avance, car, en face de moi, se trouvait une petite jeune femme, à l'apparence frêle et fragile. Elle dégageait de l'innocence, de la sympathie, tout le contraire de moi. Elle montrait de la simplicité alors que sous ses airs de jeune adolescente lambda, se cachait une adolescente compliquée. Tout l'inverse de moi. La fragilité se voyait en moi qu'à force de patience, d'intérêt. Je n'aimais pas montrer mes sentiments, mes failles. Je ne supportais pas qu'on puisse lire en moi comme dans un livre ouvert. Je voulais être ce genre de fille qu'on ne peut comprendre, que ce soit par un regard, ou après des mois de vie commune. Je voulais me protéger. Me protéger d'Ange. Me protéger de Théo. Je lâchais ma prise. Et me dirigeais vers le salon. Je voulais que cette dispute cesse. J'avais commencé, j'étais allée provoquée. Mais, elle et sa démarche rapide et agacée, son regard méprisant et haineux, m'avaient agacé à la seconde où elle était entrée dans cette pièce. Elle ne se rendait pas compte qu'elle m'inspirait de la haine. Seulement de la haine. Je laissais tomber ma tête dans mes mains, et inspirais. Je n'en pouvais plus de ses crises d'adolescentes rebelle. Après réflexion, c'était elle la star de télé-réalité. Je pensais à mes parents. J'étais convaincue qu'ils auraient préféré l'avoir comme fille plutôt que moi... *BAM* Je tourne la tête. Le bruit vient de ma chambre. Je me lève et avance vers le bruit. Quelle pute. Elle est dans ma chambre, elle casse tout, elle se venge sur mes affaires. Je regarde autour de moi. N'a-t-elle donc aucun respect pour les autres. Je ne réfléchis pas et me jette sur elle avant de la plaquer contre le lit. Je la frappe, aussi violemment que je peux. Je me lève, l'attrape par les cheveux et la traîne jusqu'à la porte. « Dégage! Va crever Ange! Tu es là, à me pourrir la vie alors que tu es incapable de dire à Théo ce que tu ressens! Si tu veux haïr quelqu'un, haï le, pas moi. Je n'ai fais que l'aimer, tout comme toi. » Je pleure, oui je pleure. Elle a réussit, elle a réussit à me rendre faible, à briser cette carapace hautaine et méprisante. Je la regarde gémir au sol. Ce n'est pas suffisant, elle ne souffre pas assez. Elle ne souffre pas comme je souffre au quotidien. Elle pense avoir mal au cœur, elle pense être celle à blâmer. Mais ce qui lui manque, c'est le courage, pas l'amour de Théo. Elle n'a rien compris, je la déteste. J'attrape son bras, la traîne jusqu'aux toilettes et l'y enferme. La seule pièce sans fenêtre. J'attrape une chaise, et bloque la poignée. Là elle va souffrir, en bonne claustrophobe qu'elle est. « Savoure ma douleur, pétasse. » Je me laisse glisser contre le mur, passe les mains dans mes cheveux et laisse les larmes couler sur mon visage. Si seulement Théo était là, à regarder la scène se dérouler. Il comprendrait. Il comprendrait dans quel cauchemar je vis, au quotidien. Il prendrait sa décision, le plus rapidement possible, et je n'aurai plus qu'à me retourner, sans les regarder, et à continuer ma route. Si seulement...
Sujet: Re: Le bleu est une couleur chaude (+) Ange Mar 26 Mai - 15:54
Ange ∞ Saul
ELle avait toujours l'air de savoir sur quel bouton appuyer pour la faire sortir de ses gonds, mais quelque chose s'était passé cette fois, c'était différent, et inattendu. Elle lui était tombé dessus, comme un chien enragé. Ange accueillit les coups sans rechigner, l'oeil grand ouvert dans un regard de défi. La douleur elle la connaissait. Des volées elle s'en était prise dans ses dernières années avec son père. Ennemie de la nation, salle pute, lui criait-il, complètement abruti par ses délires. Elle avait mérité ce qui lui arrivait. Elle qui la cherchait constamment. Ouais, elle l'avait bien cherchée cette garce, cette fille de bourge. Elle qui ne connaissait rien aux difficultés de la vie, qui baignait dans le fric depuis sa plus tendre enfance, qui ne savait ce qu'était de vivre dans la galère à se serrer la ceinture. Non c'te fille avait tout. Tout et bien plus encore. Elle ne connaissait rien. Rien. Les shows télé, les repas mondain, tu parles d'une vie. Et quelle vie! Jalouse Ange ? À en crever. Pas de la richesse, quoique un peu, mais surtout de la présence d'une famille. Une mère et un père, là pour vous, tous les jours. Et Théo, toujours là à la reluquer. Ouais mademoiselle est belle, mademoiselle est riche, mademoiselle à tout. Mais va te faire voir. Sa tête cogna le sol, l’assommant quelque peu. Dans les vapes, elle se laissa traîner jusque dans les toilettes, sans opposer la moindre résistance. Lui pourrir la vie . Vraiment ? Elle appelait ça lui pourrir la vie ? Casser trois trucs dans sa chambre et deux trois insultes c'était donc ça une vie pourrie pour mademoiselle Phoenix ? C'te blonde n'y connaissait vraiment rien. Rien du tout.
Dans la lumière morte d'une pièce qui devenait de plus en plus petite, et elle la sentait rétrécir autour d'elle et se sentait écrasée, par ces murs, par la honte, la haine et le désespoir. Quelle salope. Elle se laissa glisser contre la porte. Elle se recroquevillait sur elle-même pour finir par se retrouver à genoux devant les toilettes, appuyée contre la porte, la tête pendante, des larmes souillaient son cœur qu'elle voulait pourtant intouchable, elle se roulait en boule devant la cuvette et se pelotonnait là tandis qu'une immense vague lui remontait de l'estomac à la gorge. Tels des milliers d'aiguilles entrées en collision au sein même son crâne, elle fut prise d'une douleur quasi insupportable, tels des milliers d'aiguilles s'enfonçant une à une au niveau de ses tempes, la douleur s'amplifiait. Elle voulait hurler. Elle voulait pleurer. Mais elle ne voulait en aucun cas lui donner cette satisfaction. Elle ne voulait pas faiblir. Non. Elle ferma les yeux, s'imaginant dans un vaste endroit. Loin d'ici. Loin de ces quatre murs qui ne faisaient que de se rapprocher. Elle s'imaginait une forêt. Une forêt immense où les arbres la berçaient, tandis que cette maudite cuvette arrêtait de la narguer. Ne pas hurler. Ne pas pleurer. Elle ouvrit les yeux et se jeta sur la cuvette. Elle vomit. Les murs continuaient de se rapprocher, ou du moins c'est ce qu'elle pensait. Sa respiration se faisait haletante. Sa tête tournait, tournait. Elle n'arrivait plus à penser. Plus à réfléchir. Elle vomit à nouveau et tira la chasse. Sa tête cogna doucement contre la porte. Elle rabattit ses jambes contre sa poitrine, la tête calée entre ses genoux. Va te faire foutre salle garce. Tu ne gagneras pas. Tu ne gagneras pas. Tu ne gagneras pas. Ange ne flancherait pas, même s'il fallait qu'elle reste là des heures. Elle posa ses mains contre ses oreilles et commença à se balancer, comme pour éloigner les murs, comme pour éloigner ces foutues chiottes qui ne cessaient de la regarder. De la rendre malade, dingue.
code by Silver Lungs
Administratrice
M.-L. Lux Von Sant
PETITS PAPIERS :
222
CÉLÉBRITÉ :
Stacy Martin
COPYRIGHT :
Applestorm + tumblr
Sujet: Re: Le bleu est une couleur chaude (+) Ange Mer 27 Mai - 20:49
LE BLEU EST UNE COULEUR CHAUDE
SAUL R. PHOENIX & ANGE ROSERAIE
>Tu sais, c'est pas parce que je t'aime pas que je t'aimerai jamais. Mais c'est pour autant que je t'aimerai un jour. Δ ✻✻✻ La garce. Ange était une garce. Depuis que j'étais arrivée dans leur vie, elle n'avait pas essayé une seule fois de me cerner, de me comprendre. Je connaissais sa pensée, je savais que pour elle je n'étais qu'une poupée de télé-réalité qui avait toujours eut ce qu'elle voulait. Mais elle se trompait. J'avais sacrifié mon enfance, mon adolescence, par peur de perdre ma famille, et de finir à la rue. Je savais que la seule solution pour moi, si jamais je décidais de m'opposer à mes parents, serait d'épouser un jeune homme riche qui me permettrait de manger et de vivre. Mais je ne voulais pas de cette vie là. Je rêvais d'amour, de bonheur, de la famille parfaite. Jeune déjà, j'étais prête à mettre au monde, à former une famille, à permettre à des enfants de grandir sainement et dans le bonheur. Je voulais réparer les erreurs de mes parents, je voulais transmettre l'amour auquel je n'avais jamais eut le droit. Mais au lieu de ça, on m'a « volé » ma virginité le soir de mon bal de promo, on m'a menti, manipulé, dans le but de rajouter le nom de la célèbre enfant télé-réalité sur sa liste de conquêtes. On s'est servi de mon nom, de ma popularité pour se donner de l'importance. Et moi, je n'ai jamais jouit de ma célébrité. Bien au contraire, elle m'avait détruite. Et Ange, n'avait à mon égard, qu'un comportement de fille idiote et jalouse qui ne sait pas de quoi elle parle et qui pense que le centre tourne autour de sa personne. Je passais les mains dans mes cheveux. Je sanglotais et ne parvenais pas à étouffer mes pleurs. J'en avais assez de souffrir, j'en avais assez d'accepter et de tout me prendre dans la gueule alors que je ne faisais qu'espérer. J'étais prête à laisser Théo à Ange, à condition que ce soit lui qui me le demande. J'étais prête, car le bonheur de Théo comptait bien plus que mon propre bonheur. Ange vomissait. Je sentais ses moindres mouvements, ses inspirations haletantes. Oui je sentais tout, et ça me brisait le cœur de l'obliger à faire face à ses peurs. Mais contrairement à elle, moi, j'y faisais face aujourd'hui. « Tu ne t'ai jamais demandé pourquoi j'avais fuit Los Angeles ? La célébrité, le luxe ? Tu ne t'ai jamais demandé pourquoi j'étais tombé amoureuse d'un mec comme Théo, perdu et alcoolique, alors que je fréquentais les mecs dont tout le monde rêve ? Non. Bien évidemment que non... ». Je me tournais face à la porte et frappais à la porte. « Réponds ! » Hurlais-je. Je me levais et me dirigeais dans ma chambre. Je regardais les dégâts en me tenant la tête, comme paniquée ; puis je tendais le bras et attrapais mon paquet de cigarette. Je revins alors près de la porte des toilettes où Ange se trouvait enfermée. Je l'ouvrais et la regardais, recroquevillée contre le sol, le visage pâle, les cheveux en désordre. « Tu vis dans un hôtel où les gens meurent et reviennent hanter les lieux. Y'a pas plus réel que ça. Et pourtant, tu te voiles toujours la face. Tu es insupportable, capricieuse et égocentrique. Tu ne penses qu'à te plaindre et jamais à comprendre. » Je tirai une nouvelle latte sur ma clope et passais une nouvelle fois la main dans mes cheveux. Je continuais de pleurer, mais je m'en fichais. Je m'en fichais désormais qu'elle me voit aussi faible. Elle était pire que moi. Effrayée par une pauvre pièce où elle était bien obligée de se rendre plusieurs fois par jour. Je coinçais ma cigarette entre mes lèvres et l'aidais à se relever. Je l'emmenais dans le salon et la laissais tomber dans un des canapés. Je m'éloignais, me dirigeais vers la cuisine, et lui servais un verre d'eau avant de le poser sur la table basse devant elle. Je me dirigeais vers la fenêtre et séchais mes larmes. « Un jour, Théo sera à toi. Quand tu auras compris comment l'obtenir. Tes crises et tes sautes d'humeurs ça ne t'aidera pas. Et ce jour là... Ce jour là je te le laisserai. Je ne te pourrirai pas la vie comme tu le fais actuellement. » Je me tournais vers elle, la fixais quelques secondes dans les yeux avec tristesse et me dirigeais vers ma chambre. Je repoussai la porte doucement – hors de question de claquer les portes comme elle – et entrepris de ramasser mes affaires. Elle avait cassé des choses auxquelles je tenais. Des disques, mon parfum, des cadres photos. Des choses qui me rappelaient mes seuls beaux souvenirs. Je m'asseyais sur le lit et laissais les larmes couler. J'étais malheureuse. J'avais fuit, certes, mais j'étais toujours aussi malheureuse, à devoir me plier aux envies des autres. A devoir vivre pour les autres et non pour moi. Oui, j'étais malheureuse, et ça, tout le monde s'en foutait. Je me dirigeais vers le miroir – intact - , et me regardais quelques instants. Je ressemblai à un raton laveur. J'attrapais des lingettes et me démaquillai. Je m'occupai de mes ongles, que je coupais et dont j'enlevai le vernis. Je troquai mes chaussures à talons pour mes Vans et laissais tomber une cascade de cheveux blonds sur mes épaules. J'aimais les fringues, le maquillage, le vernis et les talons. Mais je devais abandonner tout ça, abandonner ce qui faisait de moi une personne à l'apparence insupportable. Je devais devenir moi-même. Je pris à nouveau le miroir et regardais mon visage. Je n'avais pas besoin de tout cela pour être belle. Je souriais tristement, et un bruit me fit sursauter. Ange était entrée dans la chambre et me regardais. Je soupirais.