Kelly ♣ Les martyrs représentent un des plus puissants leviers de l'humanité et peuvent transformer une populace altérée de sang en un groupe d'hommes prêts à mourir pour un idéal de justice ou de liberté. Pierre Lecomte du Nouÿ (1947)

Vie et...

Il y a une chose que l’on peut dire sur Maëva Quinn, c’est que bien au-delà du possible, elle était follement amoureuse de son mari et prêt à tout pour faire plaisir à ce dernier. Vraiment, à tout. Notre histoire commence ainsi en 1989 au mois de Janvier comme Gregor Quinn demande à son épouse à avoir un enfant. Il ne sait pas encore comme cette simple demande sera responsable d’un incroyable coup du sort alors que cette nuit là il s’unit à son épouse avec l’espoir de concevoir la vie, de concevoir un enfant… Il ne sait pas comme cette demande changera le court de l’histoire d’une petite fille à naître au prochain 23 octobre.

Le 29 Octobre. Voilà des mois que Maëva Quinn cache à son mari qu’elle n’est pas enceinte alors que c’est précisément ce qu’elle s’amuse à lui faire croire par peur de le perdre, à grand renfort de prothèse. Voilà un moment que l’homme n’a pas eut le droit de toucher sa femme qui se sent toujours trop lasse, trop fatiguée. A la différence des autres hommes il n’a pas le droit de poser sa main sur le ventre de sa douce pour sentir les coups de pieds de son enfant. Mais cette nuit pour lui l’attente est terminée. Alors qu’il dort profondément, sous les effets d’un somnifère, sa femme s’éveille et quitte leur demeure. Elle n’y revient que trois jours plus tard, une petite fille dans les bras. Elle explique à son mari comme, le voyant dormir, elle n’a pas réussit à le réveiller et s’est donc fait conduire sans pouvoir ensuite le contacter. On peut dire que l’homme est surpris d’un tel récit mais amoureux de son épouse il ne dit rien et se ravie d’être l’heureux père de Kelly Grace Quinn, petite fille qu’il pense être née le 29 octobre. Et quand aux journaux du soir il apprend le meurtre d’une famille et la disparition d’un enfant dans le sud de la France, il est loin de faire le rapprochement entre les deux nourrissons alors qu’un sourire satisfait sur les lèvres, son épouse l’observe depuis l’encadrement de la porte, se réjouissant se son sourire.

Kelly n’a jamais compris pourquoi sa mère ne l’aimait pas. Son père l’adorait et la couvrait de cadeau autant qu’il pouvait, profitant de son métier de chirurgien pour la gâter. Mais sa mère c’était une autre histoire. Elle était étrange et il émanait d’elle une curieuse aura que la petite fille ne comprenait pas. Si bien qu’elle restait souvent seule dans sa chambre à jouer avec ses poupées, à éviter soigneusement madame Quinn. Dans le fond elle inquiétait un peu la fillette. En fait elle lui collait même le frisson, carrément. Bébé, elle pleurait dès que la femme s’approchait d’elle. Juste quand il fallait donner le biberon.

Kelly était populaire à l’école. Même si elle n’a jamais vraiment fait quoi que ce soit pour. Elle était de ces personnes qui ont une aura qui vous pousse automatiquement à les suivre, à faire partit de leur cercle. Ainsi la jeune femme avait-elle beaucoup d’amis, beaucoup d’occasions de sortir. Sauf que les amis ne font pas tout. Et elle souffrait de l’absence d’amour maternel. Ses craintes, son inquiétude vis-à-vis de sa mère ne régressait jamais. Elle la trouvait si étrange dans sa façon d’être. Si amoureuse de son père et si… bizarre en même temps. Parfois elle disparaissait trois jours et revenait la bouche en cœur. Sans explication. Elle se posait beaucoup de questions, sans remarquer les disputes de ses parents.

C’est quand elle eut dix-huit ans que son père posa ses valises dans l’entrée un soir, aux alentours de 21 heure. C’est ce soir là que la fillette obtient des réponses et ce soir là qu’elle se rappela comme elle avait entendu, sans y faire très attention, les disputes de ses parents. Son père voulait partir. Pour une autre, apparemment. La demoiselle en était peinée. Elle ne comprenait pas que son père veuille les quitter. Mais sans avoir le temps de réagir, sans avoir le temps de dire quoique ce soit, elle n’eut que le temps de crier comme elle pût voir sa mère tuer son père ce soir là. Blanche, livide même, la demoiselle couru s’enfermer dans sa chambre choquée, sans comprendre. Jusqu’à ce que sa mère tape à sa porte. Comme son père n’était plus, Madame Quinn n’avait plus de raison de garder sa fille, qui à ses yeux ne l’avait jamais été et pour cause, puisqu’elle ne l’était pas.

La fenêtre sembla être la seule solution pour la brune qui verrouilla sa porte et tira son armoire devant elle pour se donner du temps. Premier étage. L’atterrissage ferait sûrement mal. Et elle avait le vertige. Pas de veine. Alors elle prit son drap et le noua à la rambarde de son balcon. Avec ça elle n’atteindrait pas le bas mais sa chute serait moindre. Et elle s’enfuit ainsi jusqu’à la demeure d’un voisin pour y appeler la police. A sad little story ? Avec le recul elle comprit tous les départs de sa mère, toutes ses absences. La police l’aida à le comprendre c’est vrai. Elle fit le rapprochement entre plusieurs crimes et les absences de sa « génitrice ». Quoi qu’elle ne sut jamais que cette dernière ne l’était pas. Parce que jamais personne ne fit le lien entre la demoiselle et le bébé disparu dix-huit ans plus tôt.

Quand le jugement fut rendu, que sa mère fut emprisonnée, la demoiselle quitta l’Angleterre pour voyager de par le monde avec un ami avant de revenir à Londres. Elle repassa par la maison de son enfance, et un frisson lui parcouru l’échine alors que le drap pendait toujours tristement au balcon, usé par le temps. Retrouvant sa clé sous une pierre du jardin elle la nettoya pour entrer dans la demeure, la sienne, par héritage. Avec appréhension elle avança dans le hall là où avait eut lieu le drame, se remémorant le sang, la chute de son paternel, le désespoir évident de sa mère qui, malgré toute sa haine du monde et tout ses crimes, avait aimé Gregor plus que de raison.

Mais le poids du passé parfois est insoutenable et jamais la demoiselle ne revint là. Elle logea un temps dans un hôtel et finit par vouloir de nouveau voyager, sa curiosité et sa soif de voir le monde la guidant. Son ami rempila à ses côtés. Un soir toutefois, ils furent surpris par l’orage et entrèrent comme par une erreur du destin, dans l’hôtel Fitzgerald…

... mort de la fille du mal.

Voilà donc cinq ans que Kelly est arrivée en compagnie de son ami à l'hôtel de la mort. Cette dernière n'accepte pas sa condition depuis son arrivée et se révolte contre la famille Fitzgerald, essayant de motiver les prisonniers, les morts, pour se rebeller. Pour mettre à terre Mary Fitzgerald et la forcer à libérer ceux qui ne sont que ses pantins. Pour le bien de ses idéaux, la jeune femme est morte au début de l'année 2014. Martyre de la famille Fitzgerald, elle n'a depuis de cesse s'essayer de faire changer les choses, de faire changer le monde. Elle veux voir les hommes libres. Si Mary les aime à genoux, c'est bien fiers et sur leurs deux pieds que la belle les préfère pour sa part et c'est ainsi qu'elle souhaite les voir.