Aaron • Je crois en la mort, la destruction, le chaos et la cupidité.

La naissance d'un homme

Qu'est-ce que tu vas dire à ton père ? Aaron regardait son camarade avec inquiétude, pendant que ce dernier regardait le sol qu'ils foulaient ensemble. Le silence régnait, pesant et épais. Aaron m'éditait sur ces arguments depuis l'incident. Comment dire à son père, qu'il était viré pour quelques jours du pensionnat ? Comment annonçait que malgré les notes excellentes, il passait en commission disciplinaire ? Savoir s'il restait ou non dans cette école n'était pas sa première inquiétude. Ce qui l'était de voir le visage rempli de colère et indigner de son père. Parce qu'il allait encore diriger sa colère contre lui ... Je ne sais pas, on verra bien sur l'instant. De toute façon, je sais déjà ce qu'il
va faire.


Quelques heures plus tard ...

Mais ce n'est pas vrai ! Aaron, tu es un minable... Je ne sais plus quoi faire de toi ! La voie de son pères se succéder, montrant de plus en plus en crescendo. Aaron se trouvait devant lui, assied sur la chaise de la cuisine, totalement émétique à son cri. Son regard regardait un point fixe sur la table sans vraiment le voir. Il avait l'habitude de ce genre de scène. Au moins, une fois par semaine, dans le meilleur des cas. Dans le pire... Tous les jours. Tu n'as pas de réaction, mais BOUGE-TOI MON GARCON ! Le regarde d'Aaron, se porta un instant sur son père rouge de colère. Avant que les mots, ne le blessent. Si j'avais eu le choix, j'aurais gardé ta mère auprès de moi, au lieu de toi ! Tu seras incapable de te gérer tout seul, tu es un poids lourd pour la société !  Sur ces paroles, Aaron se leva brusquement en tapant sur la table Je sais que tu préfères me voir mort, tu le répètes chaque jour, quand bien sûr, tu n'as pas réussi à te débarrasser de moi dans ce pensionnat.  Son père, dans un premier temps semblait surpris. Puis dans un silence, il se leva pour s'approcher de lui, pour ensuite lui donner une correction, qui lui laisse encore des marques sur sa peau blanche. Pose-toi des questions Aaron...

l'apprentissage

Quand l’adolescent montra son nez, vous devez bien vous imaginez que les choses n’étaient pas de tout repos, Aaron c’était  même faire arrêter pour ivresse sur la voie publique. Il était tombé bas, d’une part, parce qu’il avait ce sentiment de ne jamais avoir sa place dans sa famille et surtout cette impression de ne jamais faire les choses bien. C'est avec une certaine logique, qu'il intégrait un groupe« ami » où les limites n'étaient pas permises. Il ne se sentait pas particulièrement à l'aise, mais disons qu'il l'appréciait pour ce qu'il était, du moins on faisait attention à ce qu'il disait, il existait simplement. Il n'était pas le suiveur, ce n'était pas la tête du groupe. Il était seulement celui qui donnait son avis, qui glissait ces idées et au final on exécutait, parce que ce n'étaient pas de mauvaises idées, il analysait assez bien ce qu'il se passe autour de lui, avant d'agir. La tête pensante. Aujourd'hui, où plutôt cette nuit, il se trouvait dans une soirée aux abord d'une forêt, où l'alcool fraîchement distillé et artisanale coulait à flot. A cette époque, on ne trouvait que ça. C'était un rituel ici, c'était pas le genre de fête qu'on trouve maintenant. La forêt était la couverture parfaite, là où on ne peut imaginer que la décadence puisse exister, pourtant c'était bien le cas. Le plan de la soirée fourguait de l'alcool, un  marché en extension à l'époque, et profitait de la fête. Et oui par moment Aaron comme le reste du groupe devait faire du marché noir, un peu pour ce faire un peu de sous. Il aurait aimé sans passer, mais parfois on ne fait pas ce qu'on veut. Il revendait. Ses pas s'avançaient doucement sur le sol, pendant que les gens dansaient autour d'eux, au son d'un groupe de gens qui jouait de leurs instruments. Des gens et des mouvements pas vraiment coordonnés au rythme de la musique. Quant à la musique, la gestuelle se faisaient plus lointain, embrumaient autour de lui. Il avait cette sensation d'être proche, mais éloigner en même temps. Sa vision devait un peu plus flou quand les secondes s'écoulaient. Pendant que son souffle s'accélérait. Il se demandait à cet instant, s'il allait y arriver. Il n'arrivait pas à croire que cela recommençait.

Un soir d'automne, Aaron était là, à la hauteur d'un silo à grain en dehors de la grande ville. Pour seule lumière, la lune et les étoiles éclairaient l'eau qui se trouvait juste en bas et son visage. Il pouvait voir les ombres de son groupe se dessinaient en bas, l'intimant de sauter ou descendre, il n'était pas sûr, les mots n'arrivaient pas jusqu'à lui. Aaron n'avait qu'un pas à faire, le vent s'engouffrait dans ses cheveux mi- longs, un goût de liberté, son regard ancrait à l'espace qui le séparait de l'eau. Un pas et il aurait cette sensation de liberté qu'il recherchait, bien sûr qu'un temps et éphémère, mais il l'aurait au moins goûté. Il écartait ses bras, pour les lever doucement de chaque côté, basculant son corps en avant. La chute fut courte mais intense, le sol se rapprochant un peu plus de lui, le vent caressant sa peau. Bizarrement, il n'a pas eu peur, il sentait surtout l'adrénaline envahir chaque centimètre de sa peau. Il a adoré ça... Il ne se sentait jamais aussi libre que maintenant, libre de sa famille, de ces crises d'angoisses qui le surprenaient quand il ne s'y attendait pas ... Rien ne le retenait.

L'éternité

C'était un soir, un soir comme tous les autres. À la différence prés, c'est Aaron traversait la route, la radio assourdissante comme fond sonore. Vaquant à ces pensées, sans même faire attention, à la jeune femme qui se trouvait à ces côtés. Lasser par sa présence, ou ne pouvant échapper à l'inévitable, les faits étaient là dans quelques jours et malgré qu'il ne l'aime pas. Aaron était obligé de la considérer comme sa femme. Dans quelque jour, et parce qu'elle était de bonne famille, il allait devoir partagé sa vie avec une inconnue qui la répugnait. C'est cruel à dire, pourtant, c'est bien ce qu'il pense cette fille de bonne famille, était beaucoup trop sage, trop mielleux à son goût et elle manquait franchement de personnalité, fade à l'état pur, qu'il arrivait à s'ennuyer en sa présence. Il détestait sa vie, comme il détestait ce qu'il allait devenir. Si on ne l'avait pas poussé à se marier avec elle, il se serait déjà enfuit à l'autre bout du monde comme il l'avait si souvent imaginer. Aaron ne l'avait jamais caché, il était là pour son argent et seulement pour cela. D'apparence, il jouait les amours transis, derrière, le froid s'installaient entre eux, ainsi que l'indifférence. En fait, surtout du côté Aaron, parce qu'elle cherchait toujours à lui faire plaisir, à se préoccuper de son bien-être. Ce qui éveillait un certain soupçon chez Aaron, sur les sentiments qu'elle avait à son égard.


Je suis fatigué Aaron. Et alors qu'est-ce que tu veux que ça me fasse. Son regard était posé sur la route qui défilait devant eux. Sans même, avoir le courage de le poser sur elle. J'aimerais qu'on s'arrête pour se reposer. Tu dois être fatigué toi aussi.Aaron n'avait même pas pris la peine de répondre. Il n'était pas fatigué, son seul objectif, c'était de terminer, une fois pour tout ce cirque, qui le rendait prisonnier. Il avait envie d'étouffer face à cet engagement à sens unique. L'hôtel Fitzgerald's se présentait à eux, cette bâtisse imposante, au bout d'un chemin, éveillant toute autant la curiosité. Pourtant, aux yeux d'Aaron, la demeure lui inspirait nullement confiance. Il aurait dû la suivre.  Il gara la voiture pas loin de l'entrée, se dégageant déjà du véhicule, une clope au bec, sans prendre initiative, d'ouvrir la porte à sa compagne. Pas un regard, pas un geste, les mots qui sortaient à l'instant de sa bouche, brisaient le silence qui c'était installé, beaucoup trop pesant. Est-ce que cela convient à madame ?


La douleur était fulgurante, sans comprendre d'où cela pouvait venir. Elle irradiait, son corps, en proie à des spasmes incontrôlables. Son regard se posa sur ces mains couvertes de sang, sur son torse, rougi d'un liquide plus ou moins fluide. Avant de le poser, sur le visage, de celle qui l'avait accompagné jusqu'ici. Décoiffés, les yeux paniqués tournaient vers lui. Aaron pouvait voir le regret dans son regard. Sa main en possession de l'arme du délit. Je... Aaron... Je suis désolé, je devais... Je devrais faire quelque chose, tu devenais incontrôlable. La fin de sa phrase venait de loin, beaucoup trop loin, Aaron savait que ça marquer la fin de sa vie, il n'était pas dupe. Mais pourquoi ? Ces jambes s'écroulèrent sous lui, s'effondrant au sol, manquant considérablement d'air. Le visage de sa meurtrière au dessus de lui. Tu as fait une crise, j'ai eu peur, s'il te plait ... Pardonne-moi ! Je... Une crise, comme il savait si bien le faire. Aaron le savait ce n'était pas la première fois, il perdait complètement pied, à être violent, à ne plus savoir ce qu'il faisait... Comme il pouvait sombrer dans une véritable dépression, à attenter à sa vie. Il était d'un extrême à l'autre. Sans jamais s'en souvenir. Un sourire menaçant se dessina sur son visage, une image ironique, car même au bort de la mort, il réussissait à pourrir la vie, de son ex compagne, sa meurtrière. Concentrant son dernier souffle sur ces dernières paroles, qui se voulait menaçant. Certainement pas ... Les restes des mots mourraient dans sa bouche, comme lui. Mais s'il pouvait la hanter jusqu'à la fin, il le ferait...