Alaric ♦ Pas besoin de gril, l'Enfer c'est les autres

   Cette petite bouille que vous voyez là c'est Gauthier Alaric Underwood. Ça fait déjà 32 années que sa mère l'a mis au monde un certain 27 mai. Dans son entourage, on peut trouver quelques trop rares personnes, surtout depuis qu'il est coincé dans ce trou à virer fou. Dans sa famille, ils étaient plutôt de la classe élevée, une longue histoire d'héritage familial. Mais un jour, il est arrivé à l'hôtel il y environ un an et demi, ce qui semble être une éternité et depuis, on peut le croiser encore bien vivant. L'autre jour, on lui a parlé de la mort et il a tout simplement dit : c'est une vieille amie qui me doit quelques comptes et vice versa.

   CARACTERE

   Un sourire en coin, ce regard qui pétille comme celui d'un gosse constamment émerveillé par l'existence, toujours impeccable, tout n'est qu'illusion dans ce bas monde et il en va de même pour Alaric. Il n'est qu'une carapace rassurante, attachante, drôle, un brin charmeur, mais lorsqu'on prend le temps de gratter la croûte, l'impression n'est plus la même, ça dérange et oups, il est trop tard, la machine est déjà enclenchée. L'envers du décor est soudainement moins charmant ; manipulateur, glacial, obsessionnel, possessif, indomptable, imprévisible, il est loin d'être l'idéal qu'il semble incarner. Oh bien entendu il n'est pas devenu un tel monstre du jour au lendemain, il y a des conflits, des blessures, toutes les choses qui font qu'un homme se brise et en arrive à un point de non-retour.

Il prend soin de garder quelques petits secrets bien au chaud, même si dans cet endroit qu'il surnomme presque affectueusement "l'enfer", il est compliqué de planquer les choses sous le tapis. Pire, cet hôtel va finir par le rendre fou à force de croiser certains fantômes. Il s'efforce de garder la tête hors de l'eau, mais pour combien de temps ? Il reste persuadé qu'il ne sortira jamais de ce trou, que cet hôtel n'est autre que sa sentence ironique, comme dans cette pièce de Sartre. S'il l'avait su, il se serait bien gardé de franchir les portes. Et oui, le poids de la culpabilité est lourd, au fil des mois, il a appris à le sentir.


   RACONTE NOUS TA LIFE  

   Aloha bande de joyeux fantômes qui ne portent pas de draps et de chaines, moi c'est Ju' aka Noctifer ou Nocti pour les intimes. J'ai 21 ans, toutes mes dents, je viens de Belgique (vous savez la petite protubérance à côté du Luxembourg) et suis étudiante en communication visuelle et graphique. J'ai déniché le forum sur prd et j'avoue que ça fait quelques jours que je tourne autour. Sinon mh... ne fuyez pas trop vite, mais je suis totalement folle MOUAHAHAHA ! Ça fait peut être un peu trop longtemps que je n'ai pas joué le genre psychopathe insupportable (mh je dirai quoi trois ans ?) sans parler qu'un scénario c'est une grande première en 10 ans de rpg donc ne me tuez pas tout de suite si je pars en live. Sur ce BOUSTROPHÉDON !
   

« Bâtard ! » Le mot était sortit comme une sentence. Le ton était haineux, méprisant et jamais Alaric n'oublia cette image de ce père, du regard qu'il lui lança et qui le pénétra au plus profond de son être. Il aurait pu le faire tomber comme une feuille au moindre bruit tellement il le craignait. Le môme s'était contenté de le regarder avec de grands yeux apeurés et cette envie de disparaître en se repliant sur lui-même. Puis la porte claqua sous ses yeux verts, le faisant sursauter et incapable de faire le moindre mouvement, il resta planté là, ses petites jambes frêles parvenant à peine à tenir debout tandis que les coups parvenaient à ses jeunes oreilles, frémissant au moindre son, au moindre gémissement qui s'évadait de cette pièce clause. Même jeune, Alaric était malin, il imaginait parfaitement les scènes monstrueuses qui se passaient dans cette chambre. Il comprit aussi assez rapidement qu'il était le fruit d'un adultère, d'un amour qu'une mère dissimulait à son mari. Certes il était l'héritier d'un titre de noblesse et d'une coquette somme d'argent, mais cela ne suffisait pas pour la jeune femme, surtout au vue des nombreux coups qu'elle subit une fois la révélation tombée.  

Au fil des ans, ce père si effrayant finit par accepter son rôle et élever l'enfant comme s'il s'agissait de son propre fils. Les choses semblaient se calmer dans cette petite famille, ou plutôt elles se déroulaient loin des yeux du jeune garçon qui finit par grandir tant bien que mal. Studieux et appliqué, il suivit une scolarité dans le privé en tant qu'élève brillant. Vinrent enfin le début de l'âge adulte, sa rencontre avec cette jeune femme sur les bancs de l'université. Son parfum ne cesse encore aujourd'hui de hanter sa mémoire, tandis que ses rires résonnent encore dans ses songes. Elle se nommait Lily et bien vite tout deux devinrent amants, puis fiancé avant de finir par échanger leurs vœux un matin ensoleillé de juin. Ils étaient trop jeunes, trop naïfs et l'ombre au tableau n'était pas bien loin. Alaric ne semblait pas prendre au sérieux cette relation, ses engagements en tant que mari. Toujours absent, à trainer dieu seul savait où, la jeune femme sombra bien vite en dépression, se rendant compte que cette voie n'avait pas été la plus judicieuse.

C'est à cette période qu'arriva ce "fâcheux incident" du doux nom d'Eleven, cette créature douée de ses doigts qui faisait résonner les notes telle une fée. Son charme opéra à la seconde même et il lui fallu bien des jours pour la retrouver. Les choses se passèrent avec un naturel déconcertant. Une entrevue, un rendez-vous, quelques dîner et la liste des problèmes finit par grossir un peu trop. Il possédait deux vies distinctes et jamais il n'aurait pu choisir l'une d'elle. D'un côté cette femme aimante de plus en plus distante et de l'autre cette douce créature devenue aussi dépendante que lui à leurs entrevues.

Hélas le destin fini par choisir à sa place. Lily d'habitude trop distante, finit par suivre son aimé jusqu'à la porte de son amante secrète. Et là ce fut le drame. S'en suivit donc d'une discussion salée le soir même où cris et larmes se mêlèrent. La gifle raisonna sur la joue d'Alaric, tout comme la porte. C'était la dernière fois qu'il vit sa femme. On la retrouva morte le lendemain dans la Tamise.

Il n'en fallut pas plus pour qu'Alaric se perde, sombre et change du jour au lendemain. Pour lui, sa femme était décédée à cause d'Eleven et de ses grands cils de biches qui l'avaient envouté. Dès lors ses rapports furent plus compliqués avec cette dernière. Jamais il ne lui parla de sa femme, jamais il ne mentionna la vérité. Pire, il se l'appropria, puisque le destin lui en avait volé une, l'autre devait lui appartenir et c'est là que les choses dégénérèrent. Il devint la copie conforme de ce père qu'il avait toujours redouté. Tout en voulant la garder précieusement à lui, il voulait lui faire payer.

Cette situation dura longtemps, si bien qu'Eleven finit par lui glisser entre les doigts pour filer dans cet Hôtel étrange. Ce fut un peu par hasard que le brun retrouva sa trace, bien décidé à l'attraper par la peau du cou pour la ramener à Londres avec lui. Une nouvelle fois, les cris raisonnèrent, dérangeant plus que probablement les autres clients. Peut-être aurait-il mieux fait de faire demi-tour ou de ne jamais franchir les portes de cet endroit maudit. La colère est un bref instant de folie. Hors de ses gonds, dérapant une bonne fois pour toute dans un excès de rage, il donna le coup de trop. La brune s'écroula sur le sol dans un dernier souffle. Instantanément, il s'en mordit les doigts. Les mains sales, il tenta de fuir de cet endroit en vain.

Pris de panique, il finit par passer la nuit dans une chambre et quel ne fut pas sa surprise en croisant Eleven, bel et bien vivante, le lendemain matin. Sa première réaction fut de penser qu'il avait rêver, or bien vite la réalité rattrapa ses fantaisies. Il ne lui fallu pas longtemps avant qu'il ne surnomme cet endroit, ce "trou", d'Enfer, persuadé qu'on le laisserai là pour l'éternité à cause de son crime. Le suicide ? Il y a trop souvent pensé, mais rester coincer ici en tant que revenant reviendrait au même et limiterait ses chances de sortie. Il n'y a donc plus qu'à tenter de garder la tête hors de l'eau pour ne pas finir complètement fou malgré les jours qui défilent...