I will follow you, whatever you want, and i will never forget you, rainbow of my dreams + Primrose

Je parcourais les couloirs de l'hôtel avec tristesse. Bientôt, j'allais porter le nom de Christoph. La bague à moi doigt en témoignait. J'étais heureuse de cet évènement, mais il me manquait tant de personnes pour que tout soit parfait. Emil n'était pas là, ni mes parents. Nos familles respectives n'étaient pas là, et même si j'avais conscience qu'elles nous sépareraient, j'étais triste, triste que ce mariage soit aussi intime. J'avais toujours rêvé d'une belle cérémonie en été, de me marier sous une belle arche, de faire la fête toute la nuit. J'avais toujours rêvé d'un mariage de princesse. Mais personne ne comprenait notre future union, et je les comprenais. Une juive et un nazi. C'était absurde, c'était inconcevable. Mais les temps avaient changé, et Christoph et moi avions prit la décision de changer avec eux. Je soupirais et apportais ma cigarette à mes lèvres. Je m'étais finalement arrêtée sur la terrasse du Fitz. Christoph avait finit de jouer et était retourné dans sa chambre après ses heures de services. Il m'avait demandé de leur rejoindre, un peu plus tard. Même si nous étions fiancés, nous gardions tout de même notre indépendance. Je vivais encore au deuxième étage, et lui au troisième étage. Mais souvent, je me glissais dans ses bras pour somnoler quelques heures. C'était toujours mieux, d'être contre lui. Je soupirais et écrasais ma cigarette avant de retourner à l'intérieur du restaurant. Il était désormais vide. La nuit était tombée, et les gens étaient rentrés dans leurs appartements. En silence, je parcourais la salle et m'apprêtais à sortir lorsque j'entendis du bruit en provenance des cuisines. Je fronçais les sourcils. Et si quelqu'un était en difficulté, ou en danger? C'était fréquent ici, de croiser la mort. Je passais une main dans mes cheveux et me dirigeais vers les cuisines. Je poussais la porte silencieusement et pénétrais dans l'immense pièce.
Quelqu'un fouillait dans un frigidère. Puis dans des placards, mais je ne parvenais pas à discerner une forme, des traits. J'attrapais le premier objet que je trouvais, c'est à dire une casserole et m'avançais doucement. Et puis mes yeux se posèrent sur une bouteille de Sprite. Du Sprite... Primrose. Je fronçais les sourcils. Qui d'autre dans cet hôtel buvait ce soda? Je m'avançais encore un peu et lâchais brusquement la casserole. Je restais immobile quelques secondes. Mon coeur battait. Réellement. Ma bouche était restée ouverte. J'éclatais en larmes et me précipitais vers la fouineuse. Primrose. Primrose était là, devant moi, dans mes bras, en chair et en os. « Oh mon dieu Prim! Je te croyais morte. Mon dieu, je t'aime tellement. J'ai eut tellement peur. Je me sentais si mal sans toi. Prim, où t'étais bordel! Tu vas bien? On ne t'a pas fait de mal? Tu es encore humaine? Tu es encore vivante! » Je ne parvenais pas à me calmer et la serrais dans mes bras avec douceur. Les larmes roulaient sur mes joues, de bonheur. Mon corps entier tremblait. Mais je restais inquiète. J'avais peur qu'il lui soit arrivé malheur. Je ne le supportrai pas. Je pris son visage entre mes mains et lui souriais. Je n'aurais pas pu espérer mieux. Je n'aurai pas pu attendre plus de la vie.