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 Kiss my eyes and lay me to sleep • Aloyssa

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MessageSujet: Kiss my eyes and lay me to sleep • Aloyssa   Kiss my eyes and lay me to sleep • Aloyssa I_icon_minitimeJeu 31 Juil - 0:35

Kiss my eyes and lay me to sleep
Aloysus ∞ Lyssa
Frêle incertitude, je tournais en rond. L'éternité c'est long, très long, surtout lorsque l'on ne peut pas vraiment dormir, que ses rêves ne sont que des cauchemars ensanglantés, tâchés de mon passé, de mon présent, de mon futur qui n'existe plus. Alors je peignais, comme une échappatoire à ma haine à être prisonnière de ces murs, avec lui. Lui que je ne peignais plus, ou alors pour représenter sa mort. Mais ses toiles me hantaient autant que sa présence entre ces murs... il ne pouvait pas mourir. Enfin pas véritablement, alors que j'avais pourtant essayé, tout comme je m'étais taillé les veines pour échapper à tout ça. Mais rien ne s'était passé comme je l'avais souhaité, et tout avait ce goût de fiel, tout autant que cette toile à la peinture encore fraîche. Mes doigts tâchés semblaient l'être mille fois plus du sang invisible qui les avait déjà si souvent vu marbrés.

Je lançais quelques regards dans la direction du portrait, alors qu'il semblait me fixer de n'importe quel recoin de la pièce, la pire noirceur m'observait, narquoise. Elle me suivait des yeux alors que je marchais d'une extrémité à l'autre de ma chambre, comme un lion dans une cage trop étroite dans un zoo. Je détestais l'idée de ne pouvoir aller voir d'autres de ses animaux, d'imaginer que c'était nous les créatures à qui l'on jetait quelques petites cacahuètes, tandis que l'on attendait de voir qui allait mourir dans l'heure à venir. Les paris étaient ouverts... Un soupir et je portais à mes lèvres une cigarette acidulée, roulée par mes propres soins, que je ne tardais pas à allumer, alors que les regards des membres de ma famille se tournaient vers moi, comme s'ils me reprochaient de les avoir amené ici. Mais ce n'était qu'une toile. Juste une toile. Ils ne se trouvaient pas vraiment entre ces murs. Leurs âmes n'en seraient pas prisonnières et je doutais qu'ils viennent jusqu'ici me chercher. Il était trop tard déjà et j'avais émis l'idée de partir à mes dix-huit ans. Et puis, j'étais déjà morte. Morte et quitter ces lieux ne me rendrait pas ma vie.

Et eux n'existaient plus vraiment, ne faisaient plus parti de ma vie. Mon grand-père, mes cousines, mes cousins, mes oncles, mes tantes... et mes parents déjà morts que j'aurais aimé rejoindre, même si mon simple suicide m'en aurait empêché. Rageuse, je m'emparai d'un pot de peinture noire et d'un pinceau large, et je recouvris frénétiquement le tableau pour faire disparaître ce que j'y avais peint. Je n'aimais pas. Avant de finalement laisser le pinceau retomber sur les journaux couvrant le sol pour le protéger. J'avais besoin d'ailleurs, d'autre chose, alors ce fut en évitant les autres que je grimpais jusqu'au toit, ce lieu qui à cette heure-ci était étrangement calme. Immédiatement, la nuit m'enveloppa de sa douceur illusoire, de son voile cachottier, alors que le vent soulevait ma chevelure éparse sur mes épaules.

Observant le rebord, je savais que même si je m'y perchais dans l'espoir de faire le saut de l'ange, rien ne se passerait de plus que de me réveiller quelques instants plus tard, aussi vivante qu'à cet instant. Non pas que je ne savais pas que mon cadavre se trouvait entre ces murs, mais bien qu'une fois mort, on ne l'était pas vraiment. Notre âme restait emprisonnée ici, tout ça à cause des Fitzgerald, de cette vieille femme immonde. J'avais eu le temps d'en apprendre plus sur ma prison, depuis que j'étais morte et que j'errais pour l'éternité, vivant pourtant presque encore comme une simple humaine, une cliente normale. Et là-bas, dans cet horizon si sombre, je pouvais voir le monde... je n'avais qu'à fermer les yeux et me laisser m'envoler. Et ce fut ce que je fis, mes paupières retombant avec légèreté sur mes iris, comme si un milliers d'étoile éclatait devant mes yeux alors que l'air m'entrainait loin d'ici, m'arrachant un sourire au bord de mes lèvres. Je savais que c'était un effet de ce que je fumais, de mes lèvres enrobant le papier qui brûlait, de l'herbe se consumant, de la fumée me dévorant pour me laisser rire sans véritable raison. J'étais folle. J'étais libre. Égarée parmi les astres, mais les pieds terriblement ancrés dans le sol.
   
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Dernière édition par Lyssa Parish le Jeu 31 Juil - 20:43, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Kiss my eyes and lay me to sleep • Aloyssa   Kiss my eyes and lay me to sleep • Aloyssa I_icon_minitimeJeu 31 Juil - 15:41

Kiss my eyes and lay me to sleep

Lyssa & Aloysus

Ca ne va plus. En réalité, rien ne va plus. Comment peut-on rester enfermer ici et se sentir heureux? Profiter de l'argent, du sexe, de l'alcool alors qu'il y a des choses dont on doit s'occuper, pour être libre. Keziah, la plus jeune de mes cousines, était passé dans ma chambre cette après-midi, ses yeux bleus pétillants embués de larmes et ses cheveux noirs en bataille. Andy avait encore fait des siennes, et Andréa s'était réveillée, couverte de sang, dans les couloirs du premier étage. Rien n'allait plus, car plus le temps passait, plus notre folie nous prenait tout ce que nous avions encore. L'amour, l'amitié, les sentiments, la bonté. Peu importe nos motivations et notre force mentale et physique, cet hôtel prenait tout. Nos âmes comme notre vie, notre liberté. J'avais donc envoyé Keziah voir mon père, qui dans un moment de lucidité aurait pu trouver un plan pour calmer le double maléfique d'Andréa, mon autre cousine. J'étais le seul à avoir un impact sur elle, mais mon père était l'homme qui m'avait tout appris, et étant à ce moment là en plein délire moi aussi, j'avais eut l'espoir qu'il puisse faire quelque chose pour elle. Keziah avait quitté ma chambre après m'avoir embrassé chaque joue de ses lèvres froides et humides. Je l'avais regardé partir avant de m'asseoir sur mon lit. La tête entre les mains, des souvenirs revenaient, puis repartaient, et tout cela en boucle, pendant des heures. Je me souviens avoir tapé ma tête, crié, frappé les murs jusqu'à m'en faire saigner les mains. Mais rien ne faisait. J'oubliais. Et épuisé, je me laissais glisser au mur, les larmes roulant sur mes joues.
Quelle souffrance était-ce de ne pas pouvoir se contrôler, de devoir laisser ses démons prendre le dessus et semer la panique sur son passage. C'était mon sang qui faisait cela, c'était l'origine de mon sang, celui qui coule dans les veines de mon père, mais aussi de ma grand-mère. En réalité, c'était la douceur et la bonté de ma mère qui m'avait quand même sauvé de la démence intégrale. J'aurai pu rester ce dangereux psychopathe pour l'éternité, mais la pureté de la famille Korkovic avait capturé ces démons, pour quelques temps, pour quelques instants. Ainsi, je n'étais pas complètement perdu. Comme Tahlia, comme Andréa, comme Keziah. Nous étions les victimes de la famille Fitzgerald, bien plus que nos pères, car eux avaient fait le choix d'être bons ou mauvais. Mon père était bon, mon oncle, le pire des démons. Je regardais l'heure. La nuit devait être tombée.
Je me levais donc, attrapais mon herbe et mes clopes avant de monter doucement. J'avais envie d'air frais, mais je ne voulais pas me promener dans le parc par peur de croiser ma famille. Je me décidais donc à monter jusqu'au toit où je pourrais observer les horizons avec l'espoir qu'un jour je puisse sortir de ce maudit hôtel. Je sortis donc, sans même frissonner par l'air frais sur mes bras et mon visage. Lorsque je levais la tête, je vis une jeune femme, de dos. Je connaissais cette silhouette, je l'avais déjà croisé. Je m'apprêtai à l'aborder lorsque...
Une magnifique demoiselle se trouvait là. Je m'avançais alors et me positionnais derrière elle avant de souffler à son oreille d'une voix grave : « Tu regardes le paysage en espérant pouvoir sortir d'ici? Nous sommes coincés. Toi comme moi, beauté... ». Je la sentis se figer, et lorsqu'elle se retourna, son visage n'était pas aussi doux que je le pensais. J'en fus presque effrayé. Moi, fils du diable et psychopathe à mes heures perdues.
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MessageSujet: Re: Kiss my eyes and lay me to sleep • Aloyssa   Kiss my eyes and lay me to sleep • Aloyssa I_icon_minitimeJeu 31 Juil - 20:44

Kiss my eyes and lay me to sleep
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Égarée parmi les astres, mais les pieds terriblement ancrés dans le sol.

Je me laissais porter par ces instants, incapable de réellement réaliser la noirceur de ces moments, la solitude écrasante qui m'enlevait cet espoir crédule de rejoindre le véritable monde, je rêvais, j'oubliais. Mes doigts extirpèrent la cigarette de mes lèvres, ma main retombant à mes côtés, je souriais comme si je pouvais effleurer autre chose que ce quotidien dérisoire entre ces murs, la présence détestable de ce frère qui ne l'était plus à mes yeux et que j'aurais voulu savoir dans une tombe, rongé par les vers tandis que son âme rôtirait en enfer. Au lieu de ça, il se promenait librement entre ces murs et cela me rendait malade et nauséeuse rien que d'y penser. Peut-être était-ce pour cette raison que j'aimais tant l'oubli offert par l'herbe, comme si brusquement je me trouvais ailleurs, inatteignable. Ou presque...

Ce fut un souffle à mon oreille, une présence dans mon dos qui fit s'accélérer les battements de mon cœur qui palpitait frénétiquement sous un souffle rendu plus sourd. Trop près, il l'était beaucoup trop, je le sentais au fond de mon être avant même que je n'ai l'impression de percevoir la voix de mon frère par-dessus celle de cet homme qui ne l'était pas, comme si les deux se confondaient, venaient troubler mon esprit, me condamnaient à être à jamais prisonnière. Que disait-il déjà ? Qui était-il au fait ? Aucune importance. Non, cela n'en avait pas la moindre lorsque la cigarette tomba au sol, roulant sur quelques centimètres avant de s'immobiliser. M'avait-il touchée, de son souffle oppressant certainement. M'avait-il brusquée, de ses mots... Je savais que ses doigts s'empareraient de mes poignets, qu'il... Il me faisait penser à Lui. Bien trop pour qu'il n'ait besoin de plus que de cela pour... Pivotant sur moi-même, ce fut le visage déterminé et haineux que je dardais sur lui, mon regard ancré dans le sien, alors que mon poignet menait à son ventre, en biais, d'un geste vif et rapide, le couteau dont je m'étais emparée sans même m'en rendre compte. Meurs... Mon poignet répéta le geste, une fois, deux fois, trois fois... Je perdis le compte, n'émergeant que lorsque je le vis au sol, pas encore mort, pas tout à fait vivant.

Non, non, non... pas encore ! Lâchant l'arme, je tombais à genoux à côté de lui, mes doigts déjà imbibés de sang s'appliquant sur ses blessures. J'avais déjà croisé ce garçon, sans jamais lui parler pourtant, l'évitant, l'observant de loin, et peut-être aurait-il mieux fait que cela continue ainsi. "S'il te plaît... s'il te plaît... meurs pas... je voulais pas..." commençais-je à murmurer telle une supplique au diable ou au ciel, mais personne ne m'entendrait, ou plus exactement personne ne me répondrait. C'était une évidence, la même que celle que cette culpabilité et cette tristesse chaque fois que je prenais conscience de ce qu'il s'était passé. Le peu de clarté nous enveloppant rendait le sang si noir, si sombre sur mes mains, sur son corps, et ses soubresauts... "Pardon... Pardon..." soufflais-je encore, des larmes glissant doucement le long de mes joues. Pourquoi ? Pourquoi ! Il... ne m'avait même pas touchée. Il... Pourquoi est-ce qu'il avait fallu qu'il vienne ! Pourquoi ? "Je suis désolée..."
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MessageSujet: Re: Kiss my eyes and lay me to sleep • Aloyssa   Kiss my eyes and lay me to sleep • Aloyssa I_icon_minitimeVen 1 Aoû - 7:13

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Lyssa & Aloysus

Je n'avais qu'une seule consolation au fait d'être fou. C'était que désormais, quoi que je fasse, quoi que je dise, je n'en payerai jamais ma vie. Etant déjà mort depuis quatre vingt quatre ans, je m'étais de nombreuses fois fait tuer, et encore tué. En particulier avec Andy et Keziah, deux paranoïaques, bien pire à elles d'eux que la majorité des fantômes errant dans l'hôtel. Ainsi, lorsque je vis le visage de la jeune femme qui se trouvait en face de moi, d'abord, j'eus peur. Je pouvais lire à travers son regard le tourment, la haine, le dégoût, la peur, mais aussi la folie. Je souriais alors, car je n'étais capable que de ça. Et alors que je m'apprêtai à souffler une nouvelle phrase à son oreille, je sentis une douleur foudroyante dans le ventre. Je m'écroulais au sol, les yeux fermés, le sang coulant sur le sol froid de la terrasse.
Le noir, la mort, la tristesse, la peur. Je ressentis cela, j'y goûtai presque lorsque j'entendis une voix sanglotante. J'ouvrais les yeux. Cette fille, je la connaissais. Je la regardais alors, silencieux, tandis qu'elle pleurait, qu'elle suppliait de la pardonner. Elle était belle, rayonnante. Un ange, un ange déchu se trouvait devant moi.
Mais en me relevant, je sentis un tiraillement au ventre. Je regardais. Elle venait de me poignarder. Mais elle pleurait, sans même ouvrir les yeux, sans même relever la tête. Je fronçais les sourcils et je passais alors ma main dans ses cheveux dorés, doucement, délicatement, avant de l'enlever brusquement lorsque son visage m'apparut de nouveau. De la surprise, de l'espoir, peut-être même un soulagement se lisait alors dans son regard. Je lui souris et essuyais alors ses joues mouillées. Je sentis à ce contact comme un éclair me traverser. Je regardais ma main, et fixais les yeux mouillés de la jeune femme. Elle devait avoir mon âge physique, mais elle était jeune, très jeune. Cela faisait quelques mois qu'elle était à l'hôtel, mais je ne lui avais jamais adressé la parole jusqu'alors. Ma main continuait de caresser son visage, et alors que je regardais ses grands yeux marrons, je vis une larme qui tentait de s'échapper. J'ouvrais la paume et elle tomba dedans. Je souris à la petite blonde et je récupérai alors ma main.
Mon coeur battait à la chamade, je sentais mes joues rosies, mon sang taper violemment dans mes veines. Mais surtout, il y avait ce pic en mon coeur, cette sensation d'avoir touché quelque chose, quelque chose qui me sauverait peut-être. « Je suis Aloysus... » Soufflais-je alors. Sans même lui demander son avis ou attendre son accord, j'attirai l'ange déchu jusqu'à moi, et la laissais se calmer tranquillement dans mes bras. Je la sentais crispée, voir paniquée. Mais je savais que cela ne recommencerait pas. Elle était comme moi, et le mal, elle le sentait arriver, laissant alors place à sa carapace, cette protection qui faisait d'elle une personne encore entière. Je la regardais longuement. Ma gorge, serrée, se faisait sèche, et mes mains moites. Quel était donc cette réaction, cette sensation si agréable mais si dérangeante à la fois?
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MessageSujet: Re: Kiss my eyes and lay me to sleep • Aloyssa   Kiss my eyes and lay me to sleep • Aloyssa I_icon_minitimeVen 1 Aoû - 18:09

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Aloysus ∞ Lyssa
Il était mort ou allait l'être, et je ne pouvais m'empêcher de me sentir coupable, de savoir que le sang refroidirait bientôt et que... Les larmes dévalaient le long de mes jours alors que je savais qu'il serait également piégé dans cet hôtel, son âme, sa vie, et son corps pourrissant dans un recoin de ce domaine. Il n'y avait que cette supplique d'être pardonnée, qu'il pourra excuser mon acte, pardonner que je sois capable de telles horreurs. Les yeux clos, je pleurais sur cet inconnu que je venais de tuer, et qu'il ne servirait à rien de tenter de soigner, car je savais que cela ne servait à rien, je ne reprenais jamais conscience à temps. Pourtant, un geste me fit sursauter, mon regard redécouvrant le monde et apercevant celui qui devrait être mort... il le devrait, mais son être ne l'était pas. Ses doigts refluèrent de ma chevelure lorsqu'il croisa mes prunelles qui exprimaient la surprise de... Il était vivant ! Le mot était peut-être mal choisi, mais il me convenait parfaitement. Il était là et il ne semblait pas m'en vouloir. Au contraire, ses doigts vinrent effleurer mes joues, chasser mes larmes et les faire disparaître, faisant naître en moi un frisson sous la douce caresse de sa main sur ma joue. Je venais de le poignarder et il ne me voulait aucun mal, pire encore, j'avais l'impression de ne lire dans son regard aucun reproche, dans son sourire... le frêle écho de celui que je tentais d'esquisser et qui fit s'évader une nouvelle larme. Et alors qu'elle aurait du mourir, elle s'endormit contre la paume de ce garçon que je ne connaissais pas, à peine l'avais-je entrevu, croisé entre ces murs haïssables.

Cela faisait... des mois que je n'avais pas été si proche physiquement d'un être, quel qu'il soit, fuyant mon frère, rejetant ceux qui voudraient être trop proches, assassinant ceux qui prenaient trop de liberté. Comme lui une seconde plus tôt, alors qu'il me souriait à présent. Il était fou. Il était... si doux, alors que je sentais mon cœur marteler si fort ma poitrine, tambouriner comme pour s'en échapper et crier une chose à laquelle j'étais sourde. Il était mort. Il était sec. Tout autant que mon propre cadavre qui pourrissait je ne savais trop où. Et pourtant, j'avais soif de son toucher, de son contact si chaud contre ma peau, mais ce ne serait pas prudent, ce ne serait pas une bonne idée. J'y pensais si fort lorsqu'il me souffla son nom... "Je..." commençais-je d'une voix tremblante encore chargée des larmes qui glissaient toujours sur mes joues. Mais alors que j'aurais du m'enfuir, ou tout au moins reculer, il m'attira dans ses bras. Pas ça. Pas encore s'il te plaît. Me crispais-je dans ses bras, un nouveau sanglot me secouant. Mais il ne se passa rien. Tout était différent, il n'était pas Jayden et il me semblait que mon passé ne le reconnaissait plus comme tel, car rien ne se produisit alors que je m'abandonnais finalement dans ses bras, continuant à pleurer, mes doigts ensanglantés se refermant sur son vêtement.

C'était comme si je refusais qu'il m'abandonne alors que cela ne faisait que quelques secondes que je connaissais ne serait-ce que son prénom. Comme s'il m'apportait cet air frais que je sentais si rance dans les couloirs de cet hôtel. Je souriais contre sa gorge, quelques instants, alors que mon visage se tournait pour croiser son regard. Il était le premier, le seul à pouvoir m'étreindre, moi, pas la meurtrière, de cette manière, parce qu'il n'agissait pas comme quelqu'un de dangereux, parce que je percevais l'accélération de son pouls sous l'effleurement de mes lèvres sur la peau de sa gorge. "Je m'appelle Lyssa." soufflais-je, avant de me reculer pour être face à lui, toujours dans le creux de ses bras. Mais je n'avais pas l'impression d'en être prisonnière, au contraire, et c'était bien là ce qui me perturbait. Relevant la main pour effleurer sa joue, je suspendis mon geste lorsque celle-ci entra dans mon champ de vision, elle et le sang qui la recouvrait. "Tu devrais pas... être si proche. Je suis dangereuse." commençais-je, avant de détourner les yeux pour ajouter quatre mots qui n'étaient qu'une coupable vérité. "Je t'ai tué."
 
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MessageSujet: Re: Kiss my eyes and lay me to sleep • Aloyssa   Kiss my eyes and lay me to sleep • Aloyssa I_icon_minitimeSam 2 Aoû - 4:53

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Lyssa & Aloysus

L'éternité est souvent désiré, pour pouvoir profiter de la vie, de notre jeunesse, de tout ce que le monde a à nous offrir. Ainsi a-t-on créé des mythes autour de créatures surnaturelles immortelles. Vampires et loup-garous sont aujourd'hui adorés de tous, représentés dans les livres comme au cinéma, fascinant enfants et adultes. Mais si ces créatures ne sont que des légendes, les fantômes, eux, n'en sont pas. Et vivre pour l'éternité dans un même hôtel, dans un même lieu, avec les mêmes personnes, la même routine, les mêmes crises, peines, pleurs, peurs et crimes n'a rien d'enviable. Au contraire, on pourrait considérer, dans un premier temps, que c'est un cadeau offert par le ciel afin de nous permettre d'essayer tout ce qu'on a jamais pu essayer. Mais lorsqu'on a fait le tour, lorsque toutes nos envies ont été réalisées, que reste-t-il à faire? Et alors, à quoi donc sert l'éternité? Voilà quatre vingt quatre ans que je me baladais dans cet hôtel, tournant, virant, frappant. A la recherche d'un souvenir, d'un sentiment, d'une vérité. Mais tout ce qui venait à moi n'était que pleurs et désespoir. Car je n'avais pas d'issue à cet enfer. Je ne pouvais quitter l'hôtel, et je ne pouvais pas non plus vivre pleinement mon existence. Être heureux, faire des enfants, me marier... Toutes ces choses, j'en rêvai au plus profond de mon être, et si je le voulais, je pourrai fonder ma propre famille. Mais à quoi bon mettre au monde des enfants dans un tel monde, sous de tels regards? Condamnés à ne jamais franchir la grille du domaine, à ne jamais voir autre chose que la pelouse verte et les arbres en fleurs du parc. Autre chose que la mort, le sang, la peur. Ils seraient nés, mais aussi morts entre ces murs, et je ne pouvais m'y résoudre. Je n'étais, certes, pas l'homme le plus équilibré, le plus lucide qu'il soit, mais j'avais un jour été un enfant innocent, ambitieux, talentueux, prometteur. Et j'avais vu mes rêves s'effondrer pour laisser place à tant d'horreurs. Et qu'étais-je devenu? Un psychopathe faible au point d'oublier son passé. Car au fil du temps, je m'étais demandé si ça n'avait pas été une volonté de tout oublier, une volonté qui s'était retournée contre moi. Quoiqu'il en soit, je ne voulais pas voir les mains ensanglantées de mes enfants et leurs visages satisfaits. Je ne voulais pas de nouveaux Fitzgerald qui puissent rendre fiers ma grand-mère. D'ailleurs, je ne voulais pas mettre au monde un démon. Car nous en avions désormais la preuve, malgré toutes les contestations à la religion, l'union d'un mort et d'une vivante avait donné naissance au Diable.
Ainsi, c'est assez rapidement que je me rendis compte que les choses allaient changer. Je regardais la petite blonde pleurer, avec douceur. Une chaleur parcourait mon corps et l'envie de coller ma peau contre la sienne se fit alors sentir. Je voulais être près d'elle, sentir sa chaleur, les pulsations de son coeur et le parfum de ses cheveux au vent. Je sentais mes yeux s'embuer, comme si je touchais la plus belle chose que je n'avais jamais vu. A nouveau, je me sentais entier, tel que j'étais en vérité. Avant que cet hôtel ne me fasse perdre la tête, avant que le désespoir me fasse oublier. Tout oublier. La lame avait transpercé de nombreuses fois ma peau, touchant toute sorte d'organes sous ma peau, faisant couler le sang. La différence avec les créatures surnaturelles dont je parlais alors, était qu'elles pouvaient mourir. Un pieu dans le coeur, un coeur arraché, de la verveine dans l'organisme, le sang brûlant la peau jusqu'aux os... Mais lorsque nous étions un fantôme, on pouvait tenter de nous tuer de toutes les manières possibles, nous revenions à la vie, car justement, nous étions déjà morts. La possibilité de tuer un être surnaturel avait été créée afin de donner de l'espoir à l'humanité, de se dire qu'il y aurait toujours moyen d'arrêter des personnes plus évoluées que nous. Et qu'importe la transformation, chaque être surnaturel connaissait la mort avant de devenir un monstre. Car nous étions des monstres, même si au fond, nous étions purs. Dans cet hôtel, chaque mort, chaque vivant, chaque client contribuait à l'extinction de l'humanité, et je savais que dans quelques siècles, le terre ne serait plus peuplée que par des animaux, des fantômes et une nature abondante, florissante, belle et libre. Au fond, ce n'était pas plus mal, car l'homme avait tant enlevé, tant exploité à la nature. Et l'équilibre naturel allait tout remettre en ordre.
Mais lorsque je la voyais, je ne pus me résoudre à me dire que le mal était en elle. Et pourtant, elle m'avait tué, elle m'avait poignardé jusqu'à ce que mort s'en suive, jusqu'à ce que mon sang recouvre le sol glacé. Avec douceur, j'avais caressé son visage, essuyant ses larmes, la prenant dans mes bras comme si nous nous connaissions depuis toujours. Elle pleurait, s'agrippant à moi. Lorsqu'elle souffla enfin son prénom. Lyssa. Un prénom si doux, si floral, pour un être aussi sombre, aussi tourmenté. Je sentis la colère monter en moi. Elle aussi resterait coincée ici pour l'éternité, et j'étais persuadé au fond de moi qu'elle en souffrirait terriblement si ce n'était pas déjà le cas. « Je ne suis plus du monde des vivants depuis des décennies... » Soufflais-je difficilement en baissant la tête. Mes yeux observèrent alors l'horizon, regardant les étoiles, profitant de la brise fraîche et estivale qui caressait mon visage et s'engouffrait dans mes cheveux. Puis je tournais à nouveau les yeux sur Lyssa. Sa main, toujours sur ses genoux, était retombée avant son aveux. Je tendis mes longs doigts fins et pris les siens. Je les serrai avec douceur et lui souriais. Mon sang était en ébullition, et mon coeur frôlait la crise cardiaque. J'avais de nombreuses fois entendu parler des montagnes russes, manèges destinés aux sensations fortes. Mais à cet instant, je savais que n'importe quel grand huit n'égalerait pas ce qui se passait actuellement au fin fond de mon coeur. Je me penchais vers elle, comme pour murmurer quelque chose à son oreille, mais au lieu de cela, je reniflais avec douceur le parfum qui émanait de ses cheveux, puis je murmurais : « Je t'ai coupé dans tes pensées... ». Je sentais que des larmes perlaient au bord de mes cils, mais je n'y fis pas attention, trop occupé à observer Lyssa. Mais je sentis alors que mon côté psychopathe reprenait le dessus, et je ne voulais pas perdre ce qu'il s'était tissé en si peu de temps entre elle et moi. Je ne voulais pas l'effrayer, à nouveau, je ne voulais pas la faire pleurer. Alors, d'un geste lent, je sortis mon paquet de cigarette et m'en allumais une, avant d'en proposer à Lyssa. Je me levais, et attrapais le couteau qu'elle tenait encore dans sa main, comme s'il y était collé. Je fis glisser lentement mes doigts sur son poignet et enroulais mes doigts autour des siens en attendant qu'elle se décide à le lâcher. Ce qu'elle fit. Et fou de rage, je balançais ce même couteau par dessus le toit, sans même regarder où il atterrirait. Je m'en fichais en réalité, mais je ne supportais pas de voir le contraste entre la pureté de Lyssa, et le sang sur ses mains. Je jetais un coup d'oeil au Fitz avant de sortir mon portable pour envoyer un message à un des serveurs. Je m'avançais vers Lyssa, attrapais ses mains et l'attirais à moi, près du bord où je m'asseyais alors. Quelques secondes plus tard, un homme vint importer un seau d'eau. Je le remerciai et y plongeai mes mains avant de les poser sur le visage de Lyssa. Je caressais doucement son visage, comme pour la nettoyer de tous ses pêchés, de tous ses malheurs. Et je fis de même avec ses mains, avec douceur, et amour. Et je tirais alors une autre taffe de ma cigarette, en sachant très bien que le tabac ne serait pas la cause de mon décès.
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