Le Deal du moment :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à ...
Voir le deal
-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Marionnette errante

Keziah Fitzgerald
Keziah Fitzgerald




Broken forever.


PETITS PAPIERS :
66

CÉLÉBRITÉ :
Kaya Scodelario


"You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie Empty
MessageSujet: "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie   "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie I_icon_minitimeMer 21 Oct - 12:25

"You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie Tumblr_m61wglsh0w1qeitqh
" You don't know me, and you don't wear my chains."


L’Homme n’était par définition jamais heureux, et baignait dans l’intisfaction. Tiraillé entre ses envies sombres et ses idéalisations, il était pourtant au sommet de la chaine alimentaire de par sa capacité à réfléchir et à éprouver des sentiments. Ce mot était plein de sens et tellement vide à la fois. Beaucoup de personnes n’en savaient même la signification. Keziah ne faisait pas parti de ce groupe. Ses sentiments étaient comme une vague submergeant un continent. Elle éprouvait énormément de mal à les étouffer et à les dompter, comme s’il s’agissait d’une bête féroce qui ne demandait qu’à sortir. Les sentiments étaient ce qui donnait à l’Homme ce statut d’humain. Alors pourquoi la jeune femme ne s’étaient jamais senti comme telle ? Bien qu’elle avait toujours peu exposé son entourage à ses émotions, elle avait toujours eu l’impression d’être une abomination aux yeux du monde. Du moins, c’est ce que ses proches lui renvoyaient comme image. Comment pouvait-on se forger une personnalité cohérente en ressentant une honte envers sa propre vie ?

Derrière ses grands yeux bleus et ce visage blême, Keziah avait toujours réussi à tromper son monde, à divulguer une figure fière et forte. En son intérieur, il en était tout autre, elle était comme un oiseau tout juste sorti de son nid, apeuré à l’idée de devoir affronter cette jungle d’humains aussi vains que hautains. Ce monde n’avait jamais été le sien, et il ne le sera jamais. Elle se demandait souvent devant le miroir, les larmes roulant sur ses joues, pourquoi était-elle comme cela. Pourquoi n’était-elle pas comme ses autres sœurs si joviales et moins « bizarres ». Ce geste de suicide avait été non seulement été un acte désespéré de reconnaissance auprès du monde qui l’entourait, mais aussi un appel au secours, traduisant réellement la honte et le peu d’estime qu’elle ressentait de sa propre personne. Mais ça, personne ne le saurait. Depuis que Keziah s’était donné la mort, elle parlait peu. Elle passait son temps à vagabonder dans ce maudit hôtel et à observer le monde qu’elle avait quitté par la fenêtre. Elle soupirait souvent lorsqu’elle voyait ces hommes, ces femmes marcher dans le clair de lune en regrettant amèrement ce geste qui la retenait prisonnière de ce lieu.

Alors qu’elle marchait tranquillement dans les allées de la bibliothèque, elle surprit Charlie adossée à une étagère, le regard perdu dans le vide. Keziah ne savait pourquoi, mais elle trouvait cette personne attendrissante. Peut-être était-ce son visage si enfantin qui lui rappelait une certaine innocence ? Keziah s’approcha doucement d’elle, l’observa, en attendant qu’elle daigne lui adresser un regard, non certaine que la jeune femme vivante en face d’elle ne perçoive son allure fantomatique. Puis, Keziah qui avait une personnalité plutôt réservée voire renfermée, avait du mal à lancer la conversation la première.
Revenir en haut Aller en bas

S.
S. "Charlie" Fitzgerald




"You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie Tumblr_nt2ial3cGE1ut52q7o1_500


PETITS PAPIERS :
63

CÉLÉBRITÉ :
Lily-Rose Depp

COPYRIGHT :
pigfarts is real.. + tumblr


"You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie Empty
MessageSujet: Re: "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie   "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie I_icon_minitimeMer 21 Oct - 19:02

You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world
Charlie ✧ Keziah
« Charlie, ma chérie. Prépare-toi. On doit y aller. » Je me retourne et lève la tête, d'un air enjoué. « Quoi?! On sort?! Tu m'emmènes où? On peut faire du cheval. C'est bien un cheval l'animal avec une longue queue et de longs cheveux? Celui qui galope? C'est le cheval, hein? » Et je saute, parce que je suis heureuse. Parce que je vais enfin quitter cet endroit. Je vais découvrir le monde. Je me prépare, range la poupée avec laquelle je jouais. Celle que j'ai depuis toujours. Très certainement ma seule possession. Mais une douleur me rappelle à l'ordre. Et alors je baisse les yeux. Mon ventre arrondit. Je fronce les sourcils, et je regarde autour de moi. Non Charlie, tu n'es pas prête de sortir de cet endroit. D'ailleurs, tu n'as même pas de mère qui serait susceptible de te faire sortir d'ici. Enfin si, tu en as une. Mais tu ne sais pas qui elle est. Tu as un père aussi, mais il ne sait pas que t'existes. T'es enceinte jusqu'aux dents. T'en as encore pour deux semaines. T'espères que ton marmot n'arrivera pas le jour où tout le monde fait peur. Haallo-win. Non. H-A-L-L-O. Tu essayes de visualiser le reste, sur les banderoles de l'an dernier. Un truc qui ressemblait à "W-E-E-N". Tu traces les lettres dans l'air. Mais tu ne sais pas comment ça se dit. Tu ne sais pas lire. Evidemment. Tu ne sais rien faire. Si! Non. Tu sais juste baiser avec le premier inconnu qui arrive jusqu'à toi. Je tape du pied et regarde le miroir. Mais non. Je sais faire autre chose. Je sais voler dans les restaurants de l'hôtel. Oui, mais seulement parce que ta grand-mère te laisse le faire. Non. C'est faux. Je sais aussi faire le ménage. Mais ce n'est pas une capacité. Tout le monde sait le faire. Je baisse les yeux vers le sol. J'aimerai pouvoir pleurer, mais je ne sais pas le faire ça non plus. Non, je ne sais pas pleurer sur commande. Je pose une main sur mon ventre et glisse mes pieds dans mes converses déchirés. C'est une fille qui me les a donné un jour, je ne connais pas son prénom. Mais je me souviendrais toujours de son visage. Elle a disparut depuis. Elle avait les cheveux colorés. C'est Mamie qui l'a tué. J'étais là ce jour là, et je regardais la scène de loin, car Damon ne devait pas me voir. Je soupire et je sors de ma chambre. Bien loin de ce dans quoi je vivais auparavant. Cet endroit sombre, froid, obscur. Allongée sur mon lit, je pouvais sentir l'odeur répugnante des cadavres décomposés de la pièce d'à côté. Parfois, la nuit, je me réveillais et j'entendais des sanglots. Alors je me hissais sur mes deux pieds. Et j'écoutais. Quelque part, j'espérais qu'il s'agisse de mes parents, venus pleurer sur le bébé abandonné il y avait des années. Mais jamais on ne prononça le prénom "Shiraz", ce prénom que je portais autrefois, mais qu'aujourd'hui, je refusais d'adopter. J'avais changé depuis.
Je soupirais une seconde fois et descendais les escaliers en rasant les murs. C'était devenu compliqué à cause du bébé. Je n'avais aucune idée du sexe, et n'avais même pas prit le temps de réfléchir à un prénom. A vrai dire, je ne savais pas ce qu'il adviendrait une fois que le bébé serait là. Je n'avais pas de quoi le nourrir, et je ne savais comment m'en occuper. Ce qu'il fallait faire ou ne pas faire. Ni même consistait en quoi consistait le rôle de mère. Il m'était arrivé de penser une fois qu'il fallait agir en fonction de ce qu'il m'avait manqué. Je devais être cette mère absente, et réparer les erreurs qu'elle avait faite. Mais je ne voulais pas être mère. Je voulais délaisser cet enfant. Mais je ne pouvais pas, je ne voulais pas être comme ma mère. Puis Arsène en était le père. Je l'avais toujours su, je l'avais toujours senti. Je ne pouvais lui faire ça... J'explose de rire en me tenant au mur. Mais si tu peux faire ça Charlotte. Tu peux ôter la vie à ce gosse dès l'instant où il aura poussé son premier souffle. Tu peux l'abandonner, laisser les ombres s'occuper de lui comme elles l'ont fait avec toi. Tu peux lui faire vivre ce que toi tu as vécu. Le laisser apprendre la vie juste en observant. Se souvenir de son simple prénom, et faire comme ta mère, dessiner une nouvelle barre sur le mur à chacun de ses anniversaires. Tu peux le laisser te haïr et vivre ta vie. Te taper tous les mecs de l'hôtel, te venger de ton père et de ton frère. Tu peux faire tout ce que tu désires, c'est à toi de le décider. C'est à toi de...
« NON NON NON! Charlie! » Et tu tapes contre le mur. Parce que les ombres, les âmes sombres dans ton esprit ne veulent pas te laisser tranquilles. Elles sont toujours là pour te rappeler que tu n'es pas normale. Elles essayent de te tirer dans l'ombre. Je ris. Elles ont déjà réussit. Alors, le regard sombre, un sourire étrange sur les lèvres, tu te diriges vers la bibliothèque. Tu pousses les portes et te dirigent vers les livres pour enfant. Tu en prends un, et tu essayes de lire. Mais tu n'y parviens pas. Non, tu n'y arrives pas. Les mots n'ont aucun sens. Tu reconnais les lettres, mais tu ne parviens pas à les assembler les unes aux autres. Pourtant tu as apprit à parler. Et tu comprends que ce n'est pas la même chose. T'es nulle Charlotte. Je jette le livre et reste quelques instants, haletantes. Je ne devrais pas m'énerver ainsi, le bébé bouge trop après. Je récupère le livre et réessaye. C'est alors que j'entends un bruit. Je tourne la tête et je reconnais Keziah. Ma cousine. Mais ça, elle ne le sait pas. Je la regarde s'asseoir près de moi. Je sens la noirceur tenter de s'emparer de moi, mais je ferme les yeux et me concentre. Je lui tends alors le livre et demande à Keziah : « Qu'Est-ce qu'il y a d'écrit? » Je la regarde, avec un sourire triste sur les lèvres. J'aimerai pouvoir faire les choses tout de seule, mais je ne sais toujours pas lire, et les choses se compliquent avec le temps. J'ai besoin d'aide.
© Starseed
Revenir en haut Aller en bas
Marionnette errante

Keziah Fitzgerald
Keziah Fitzgerald




Broken forever.


PETITS PAPIERS :
66

CÉLÉBRITÉ :
Kaya Scodelario


"You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie Empty
MessageSujet: Re: "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie   "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie I_icon_minitimeMar 27 Oct - 18:33

La mort de Keziah avait été vaine. En plus de ne pas avoir pu faire échouer ce diable déguisé en femme, elle lui avait donné l’immortalité. Oui, parce que la mort la destinait à errer à tout jamais dans ce même monde qu’elle détestait et qu’elle était prête et déterminée à quitter. Piégée pour toujours dans cette apparence mortuaire, et dans les mêmes vêtements. Keziah, dans sa précédente vie, adorait changer d’habits au gré de ses humeurs et de ses envies et le fait de ne pouvoir les quitter la frustrait quelque part, en lui privant le seul plaisir qui lui restait. La seule chose qui la distrayait de sa misérable aventure, était d’analyser l’évolution des êtres humains avec les années qui passaient. Il fallait dire, qu’il y avait quand même 95 ans écoulé, et cela se ressentait dans l’évolution de la mode, de la technologie qui voyait le jour et surtout, des mœurs. Aujourd’hui un garçon pouvait flirter avec une fille sans forcément demander l’accord de son paternel. Aujourd’hui on pouvait même parler et planifier des choses avec des personnes qui étaient à l’autre bout du monde et on pouvait même changer de sexe si cela nous chantait. Keziah trouvait cela passionnant. Elle aurait surement aimé grandir un monde aussi évolué que celui qu’elle avait quitté, bien qu’elle savait que l’être humain, qui disposait d’un mauvais fond, ne changerait lui, jamais.

Elle se rappelait de ses petites amourettes passées, où elle trouvait toujours une nouvelle cachette pour se bécoter avec son petit-ami, à l’abri de son père, qui aurait été surement capable de tuer le garçon qui l’approchait, aussi gentil était-il. Son père avait toujours été vieux-jeu, avec ses convenances et son dédain. Mais Keziah avait toujours pensé qu’il était seulement possessif avec ses filles, mais évidemment dans le déni. Elle avait pendant toute ces années, traversé cet hôtel qui lui avait conféré beaucoup de peine et de malheur mais aussi beaucoup de joie et de rire. De toute manière, rien n’était toujours tout blanc ou tout noir, et Keziah en était un bon exemple.

Malgré ses pensées qui la distrayaient, elle se sentait horriblement seule. Comment pouvait-on passer une éternité en solitaire ? Elle regrettait de ne plus avoir la capacité de mourir une seconde fois, peut-être qu’enfin, elle aurait pu trouver cette paix qui n’avait de cesse de la narguer. Malgré quelques rapports assez houleux avec sa famille, elle s’entendait plutôt bien avec ses sœurs et avait même une amie qu’elle considérait comme sa quatrième sœur. Mais pourtant, son cœur était froid, comme de la pierre. Il avait seulement besoin d’être réchauffé, d’être ré animé.

Elle lança un regard à Charlie, une fille qu’elle ne connaissait pas si bien que cela, et pendant quelques secondes, elle regrettait de ne pas être en vie. D’avoir ces joues roses, mais surtout d’être libéré de l’emprise de cet hôtel. En se concentrant, Keziah pouvait paraître aux yeux des vivants aussi réelle, qu’elle avait été autrefois.

Elle acquiesça à la demande de la jeune femme et prit le livre en main. Keziah savait toujours lire, puisque, elle avait du temps à consacrer à la lecture. En plus de cela, ce passe-temps ne la déplaisait pas. La couverture du livre était très colorée, et elle notait la présence de beaucoup de signes qui caractérisaient les livres pour enfants. Elle comprit que Charlie n’arrivait pas à lire, et donc qu’elle avait besoin d’aide pour y parvenir. Avec beaucoup de sérieux elle lui souffla les mots de la première page. En arrivant à la troisième page, Keziah lui demanda :

« - Veux-tu que je continue ? Je peux t’apprendre à lire, et t’aider à comprendre comment fonctionnent les lettres lorsqu’elles sont assemblées… »
Revenir en haut Aller en bas

S.
S. "Charlie" Fitzgerald




"You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie Tumblr_nt2ial3cGE1ut52q7o1_500


PETITS PAPIERS :
63

CÉLÉBRITÉ :
Lily-Rose Depp

COPYRIGHT :
pigfarts is real.. + tumblr


"You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie Empty
MessageSujet: Re: "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie   "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie I_icon_minitimeMer 11 Nov - 21:36

You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world
Charlie ✧ Keziah
Je fronce les sourcils. Les lettres n'ont aucun sens pour moi. Je ne parviens pas à le rappeler de leur prononciation, je ne parviens pas à les assembler les unes aux autres. Je ne comprends rien, je ne comprends rien au monde. Je n'aime pas ça. La vérité, c'est que je foule cette Terre sans rien ne comprendre à la vie, sans rien ne comprendre des raisons de ma présence ici. Je ne sais rien, je ne comprends rien. Je baisse les yeux. Oui, ma pauvre fille. Tu peux bien baisser les yeux. Tu peux avoir honte. Que vas-tu apprendre à ton enfant si toi-même tu ne sais rien? Je relève la tête et pose une main sur mon ventre. Je sens mon enfant bouger, je sens ses coups à l'intérieur de mon être, de mon corps frêle. Je souris. mais mon sourire s'efface. Je sais une chose, une seule chose. Je suis destinée à être une lamentable mère. Je relève les yeux vers Keziah. Et je l'écoute. Je fronce à nouveau les sourcils, je les connais ces mots, je sais les dire, mais je ne sais pas les reconnaître. Je ne comprends pas pourquoi c'est si difficile. Pourtant je dois apprendre, je dois être capable d'apprendre à mon enfant les choses essentielles de la vie que personne ne m'a jamais apprit. Je pose ma main sur le bras de Keziah et la regarde. « Continue. Je dois savoir lire dans un mois. Pour le bébé... » Et je me concentre sur ce que me dit ma cousine. Je l'observe du coin de l'œil. Je ne lui ressemble pas, je ne lui ressemble en rien, et pourtant, je ressemble à mon père, son oncle, Damon. Keziah est belle. Elle a ce regard sombre, elle a cet air fier mais doux. Tu pourrais l'aimer. Si tu ne la haïssais pas. Je secoue la tête. J'en assez de ces voix démoniaques. J'en ai assez de les laisser me soumettre à leur volonté, j'en ai assez de les écouter, de ne pouvoir les contrôler. J'ai peur qu'elle me fassent faire des choses terribles. J'ai peur qu'elles me fassent faire du mal aux gens que j'aime. A mon enfant.
Keziah veut te voler ton père. Elle aimerait que Damon soit son père. Pourquoi ne le comprends-tu pas? Pourquoi n'essayes-tu pas de la faire souffrir? Tout simplement parce que je ne peux pas, parce que je ne suis pas comme ça, du moins pas en vérité. Quel avantage aurais-je à vouloir torturer les gens dont j'essaye de me rapprocher? Je prends ma tête entre mes mains et écoute ce que me dis Keziah. Mais je n'y comprends plus rien, je n'arrive plus à saisir le sens de ses mots. Je pose les mains sur mon crâne et secoue la tête. « Je ne comprends plus rien. Comment tu arrives à te concentrer aussi longtemps? » Je passe une main dans mes cheveux courts coupés au carré. J'ai les mêmes cheveux blonds que mon frère, Aloysius. Je souris. Mais mon sourire s'efface. Comme toujours. Et à jamais.
© Starseed
Revenir en haut Aller en bas
Marionnette errante

Keziah Fitzgerald
Keziah Fitzgerald




Broken forever.


PETITS PAPIERS :
66

CÉLÉBRITÉ :
Kaya Scodelario


"You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie Empty
MessageSujet: Re: "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie   "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie I_icon_minitimeJeu 12 Nov - 13:45

Les livres avaient toujours tenus compagnie à Keziah. Ils lui avaient créés un cocon, un monde qui lui permettait d’oublier le sien, et de tenir le coup lorsqu’elle avait juste envie de baisser les bras. Ils avaient été les compagnons de ses nombreuses nuits d’insomnies, et avaient toujours été témoins de la détresse de la jeune femme. Ils avaient, aussi longtemps qu’elle s’en souvienne, été fiables et loyaux, comme un ami l’aurait été. Sauf, qu’elle n’avait jamais eu d’amis, au sens propre du terme. Quelle tristesse de se dire que nos seuls amis étaient des pages blanches abritant des mots gravés. Plus que des amis, ils avaient même été ses radeaux de survie, les nuits où Hadès, son père, lui faisait passer un sale quart d’heure quand elle prenait la défense de sa faible mère. Peut-être que les livres avaient le pouvoir de sauver des vies de la dérive, après tout, au même titre que l’écriture, le dessin, la musique…

Keziah avait cette âme d’artiste qui l’habitait. Personne n’avait jamais compris cet engouement qu’elle avait pour l’art, ni même son comportement en réalité. Elle avait toujours été le mouton noir, l’exclue, l’incomprise. Elle l’avait toujours très mal vécue jusqu’à sa mort, où ce fardeau l’avait justement libérée de sa culpabilité. Elle n’avait pourtant ni tuée, ni torturée comme la plupart des gens vivant pour l’éternité dans cet hôtel et on lui en avait autant fait baver, excepté, Damon, son oncle. Il avait toujours cru en elle et en ses capacités. Il avait toujours remplacé à son père à la tâche, en la couvrant de respect et d’affection. Elle regrettait souvent qu’il ne fut pas son vrai père.

Quelque chose lui rappelait Damon, chez Charlie. Elle ne savait pas mettre le mot dessus. Elle reconnaissait son oncle dans le regard de la jeune femme : « bizarre », songea Keziah. Pourtant, elle n’avait aucune raison de penser que Charlie était sa fille, car, celle-ci n’avait pas énormément de point commun concernant le physique, qui la liait à Damon. Juste, ce regard.

Charlie perdit soudainement patience, comme empreint à la colère de ne pas suivre les mots que débitaient Keziah. Puis, elle lâcha un mot, dans un murmure, comme pour parler à elle-même plus qu’à son interlocutrice : « pour le bébé… ». Charlie était enceinte ? Cela rendit perplexe Keziah. Il lui avait semblé qu’elle était pourtant bien jeune. Malgré le fait que la fille Fitzgerald avait grandi dans un monde où il était normal à 15 ans d’être mariée et enceinte, elle était pourtant persuadée qu’en 2015, les mœurs avaient bien changés et qu’il arrivait même aux femmes d’accoucher à 40 ans. Elle essaya de paraître normal, après tout, cela ne la regardait pas, et continua donc l’exercice jusqu’à ce que Charlie craque définitivement. Elle remarquait que la jeune femme était assez perturbée. Elle connaissait que trop bien cette sensation d’instabilité, et se permit donc de la conseiller :

«  - Il faut que tu fasses le vide. Comme si tu déchargeais toutes les tensions qui habitent ton esprit, et que tu laisses les mots te transporter ailleurs.

Cette technique marchait particulièrement bien avec l’esprit torturé de Keziah, alors pourquoi pas avec celui de Charlie ?

- Rien ne sert de te brusquer. Je vais commencer déjà par t’apprendre à lire, en commençant par ton prénom.

Keziah prit un stylo, une feuille blanche, et inscrivit le nom « Charlie ». Elle l'énonça avec son interlocutrice lettre par lettre, en lui expliquant en même temps la phonétique de son prénom. Cela n’allait pas être facile, mais il fallait qu’il y ait au moins, un commencement. Puis, elle revint sur le sujet fatidique en prenant soin de choisir ses mots :

- Cela fait combien de temps que tu sais… ? souffla-t-elle en faisant référence au bébé. Tu sais, cela ne va pas être simple d’apprendre à lire en 1 mois, mais en attendant, je pourrais t’aider un peu… »



Revenir en haut Aller en bas

S.
S. "Charlie" Fitzgerald




"You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie Tumblr_nt2ial3cGE1ut52q7o1_500


PETITS PAPIERS :
63

CÉLÉBRITÉ :
Lily-Rose Depp

COPYRIGHT :
pigfarts is real.. + tumblr


"You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie Empty
MessageSujet: Re: "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie   "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie I_icon_minitimeJeu 12 Nov - 20:18

You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world
Charlie ✧ Keziah
Les voix s'étaient calmées. Elles se calmaient lorsque je pensais au bébé, lorsque j'essayais de me concentrer, lorsque j'essayai d'être adulte. Lorsque je prenais conscience de moi-même. J'eus un sourire. Je devais apprendre à faire cela sur le long terme, mais malheureusement, résister me fatiguait énormément. Je la sentais déjà m'envahir. Je continuais de regarder le livre, et essayais d'en comprendre le sens. Keziah me conseilla de faire le vide, alors je fermais les yeux, et fis ce qu'elle me conseilla. Mais j'avais du mal, car je sentais l'obscurité tenter de me percer, tenter de me briser. Je serrais les poings. Je ne pouvais décrire ce que je ressentais, je ne pouvais exprimer ce qui me détruisait. Elle vit ma difficulté, et je levais des yeux paniqués vers elle. Pour une fois, je demandais de l'aide. J'avais besoin d'aide. Tu en as toujours eut besoin. Stop. Je rouvrais les yeux. Je me sentais libre, car j'avais tenu tête, car je n'avais pas laissé mes démons m'envahir. Je me mis à l'écouter. J'appris à lire mon prénom. J'en connaissais le son, mais je n'aurai jamais su le reconnaître. C'était un joli prénom. J'eus un sourire. Je l'avais bien choisi. Et tout d'un coup, je compris. Je retenais enfin quelques lettres. J'aurai voulu en savoir plus, j'aurai voulu lui apprendre à lire mon nom. Notre nom de famille. Alors, sans la regarder, je demandais d'une voix faible : « Comment s'écrit "Keziah Fitzgerald?" » J'aurai voulu apprendre à écrire d'autres prénoms. J'aurai voulu apprendre à écrire Arsène. Mais je ne connaissais pas certain son de son prénom. Et je ne voulais pas qu'elle en sache trop sur moi. Je ne voulais pas me dévoiler.
Charlotte, tu es ridicule. Apprendre à écrire le prénom du père de ton enfant ne le fera pas t'aimer véritablement. Il n'oubliera pas Ren, il ne t'aimera jamais. Personne ne peut t'aimer. Tu es bien trop folle pour cela. Je fermais les yeux, serrais les poings et pris une longue inspiration. Elle allait partir, elle allait partir cette voix. Et enfin, elle s'en alla. Keziah me questionna alors sur le bébé. Elle ne paraissait pas au courant, pourtant, cela se voyait sous mes vêtements larges. J'étais bien trop mince pour avoir un tel ventre. « Je l'ai su rapidement. Je ne rentrais plus dans mes vêtements. Mais je dois accoucher dans peu de temps... Je crois... Je sais, un mois c'est peu... Mais il faut que je le nourrisse. Si je ne sais pas lire, je risque de l'empoisonner... » Cette sombre voix au fond de moi me soufflait de m'en débarrasser, mais il était hors de question que je sois comme ma mère. Cet enfant était le mien, mais surtout, était celui d'Arsène. Je ne pouvais tuer son enfant, je ne pouvais me permettre d'être un monstre, un monstre comme ma mère. N'essayes pas de fuir ton destin, tu es déjà un monstre Charlie. Tu as déjà tué. Tu as déjà menti, tu as déjà volé, tu as déjà blessé. Tu as tout fait. N'essayes pas de te cacher derrière ton visage d'ange. Tu n'es pas un ange, tu es la pire des abominations. Je détournais le regard. Si j'étais capable de pleurer, je me serai effondré en larmes. Or, je ne ressentais rien. Seulement de la colère, car encore une fois, je m'étais laissée submerger par cette voix cruelle et démoniaque. Je n'aimais pas être contrôlée, je n'aimais pas perdre le contrôle de moi-même. C'était insupportable, insoutenable. J'en perdais mes moyens, et je n'aimais pas cette impuissance. Mon enfant donna un coup, et je posais la main sur mon ventre. Et tout d'un coup, tout allait mieux.
© Starseed
Revenir en haut Aller en bas
Marionnette errante

Keziah Fitzgerald
Keziah Fitzgerald




Broken forever.


PETITS PAPIERS :
66

CÉLÉBRITÉ :
Kaya Scodelario


"You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie Empty
MessageSujet: Re: "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie   "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie I_icon_minitimeSam 21 Nov - 17:59

Keziah détestait les enfants. Elle ne ressentait pas grand-chose pour ces êtres, et cela était dû à son impatience incontrôlable. Ils la mettaient mal à l’aise et elle ne savait se l’expliquer. Ce trop-plein d’innocence et de joie émanant d’eux la perturbait et l’empêchait même de tenter une approche avec eux. Malgré cette pensée, Keziah du haut de ses 95 ans, aurait aimé avoir connu les joies d’être mère, de sentir la vie évoluer à l’intérieur de son corps, afin de donner le plus cadeau qu’on puisse offrir : la vie. Elle aurait sans doute adoré remarquer les ressemblances de son enfant, l’élever et le voir devenir quelqu’un de bien, qui était la reconnaissance du travail de parent. En fixant le ventre rond de Charlie, elle regrettait de ne pouvoir jamais connaitre ce sentiment et la sensation qu’on puisse éprouver à l’égard de la chair de sa chair, le lien unique qui se construisait, et surtout, le fait de ne plus ressentir la solitude.

Elle pensait qu’elle aurait été capable d’aimer, elle aussi, et pour la première fois un enfant, le sien. Sauf, qu’à l’âge de sa mort, 19 ans, on avait envie de tout excepté le désir d’être mère et puis on ne faisait pas un enfant avec n’importe qui, selon Keziah. Comme la jeune femme n’avait pas eu de petit-ami fiable et de relation sérieuse, la question ne s’était donc jamais posée, et en y repensant, oui, c’était regrettable de s’être enlevée la vie, sans penser au fait qu’on aurait pu la transmettre afin que cet enfant en fasse quelque chose de meilleur. Ces songes lui pincèrent amèrement le cœur. Elle savait lire, mais elle était morte. A quoi bon alors ? C’était une coquille vide, prisonnière de sa condition qu’elle avait en plus murement réfléchis.

Il y avait des jours avec et des jours sans, et aujourd’hui Keziah regrettait seulement ses choix. Demain, peut-être qu’elle se féliciterait. De nature imprévisible, même elle ne savait jamais sur quel pied danser. Elle replaça sa longue chevelure brune derrière son oreille, comme pour se distraire et oublier cette tempête qui s’annonçait dans son esprit, et répondit à la future maman :

« - Tu fais donc un K, puis un E, Z, I, A, H. Tu peux te donner des petits moyens mémo-technique pour te souvenir des lettres. Par exemple, le H ressemble à une échelle tu ne trouves pas ? Tu pourrais te souvenir de cette lettre par ce biais. Le I pourrait ressembler à… un tronc d’arbre, ce ne serait pas trop mal comme comparaison.

Un sourire se dessinait sur ses lèvres pulpeuses : elle se prenait au jeu, et elle venait même à s’amuser de la situation. Puis, sa curiosité la pique à vif, et Charlie l’avait remarqué, c’est ainsi qu’elle enchaîna en lui confiant un peu plus sur la situation qu’elle vivait. Keziah avait vraiment envie de l’aider. Elle ne savait pourquoi, mais elle sentait qu’elles étaient surement liées toutes les deux, bien que leur quotidien n’était pas sensiblement le même. Elle était déterminée à se forcer, s’il le fallait, à venir en aide à son bébé et même à la maman. Elle ne le ferait pas à contrecœur, pour une fois.

- Je t’apprendrais à lire du mieux que je peux d’ici un mois, mais, tu ne sauras pas tout, ça, c’est certain. Ainsi, si jamais tu as un doute, sur un mot ou une phrase que tu ne comprends pas, sens toi libre de venir et de me demander. Ce serait dommage que ton enfant subisse la malédiction de l’hôtel à son tour, ajoute-t-elle avec une pointe d’humour. »

Silencieusement, elle étudiait la situation dans laquelle se trouvait Charlie, et elle ne pouvait s’empêcher d’admirer le courage de cette jeune femme, qui devra essayer d’offrir une belle vie à son enfant, dans ce monde si cruel. « Je serai là pour l’aider si jamais, songea sincèrement Keziah. »
Revenir en haut Aller en bas

S.
S. "Charlie" Fitzgerald




"You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie Tumblr_nt2ial3cGE1ut52q7o1_500


PETITS PAPIERS :
63

CÉLÉBRITÉ :
Lily-Rose Depp

COPYRIGHT :
pigfarts is real.. + tumblr


"You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie Empty
MessageSujet: Re: "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie   "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie I_icon_minitimeMer 9 Déc - 21:58

You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world
Charlie ✧ Keziah
Charlie, tu penses bien faire mais tu fais tout de travers. Idiote. Gamine. Cet enfant que tu vas mettre au monde, tu vas le tuer. Tu vas le tuer. Et Arsène aussi, tu vas le tuer. Si seulement l'univers pouvait se débarrasser de toi. J'ouvre les yeux. Ces voix, ces cruelles voix sont là depuis toujours. Et je ne parviens pas à les faire taire. Elles reviennent, me remplissent l'esprit de noirceur et de colère, elles me blessent, me bousculent et me guident dans des gestes qui ne sont pas les miens. Oui, elles sont là depuis toujours et je ne parviens pas à m'y habituer. Elles sont étrangères à moi-même, elles ne sont pas moi, et je le sais. Mais j'en ai assez de me battre contre elles, de devoir prouver la légitimité de ma présence sur cette terre alors que je n'avais rien demandé. Tu es comme ta mère. Non! Je ne le suis pas. Et je ne le serai jamais. Malgré ma folie, je n'irai jamais jusqu'à abuser de quelqu'un. Je ressens encore bien trop distinctement la sensation de son sexe briser mon innocence, voler ma dignité, me prendre le peu que je possède. Je ne serai jamais comme elle. Je n'abandonnerai jamais mon enfant, comme elle a pu le faire. Elle n'est personne. Personne dans ce triste endroit, personne dans mon cœur. Elle n'est ni ma mère, ni la grand-mère de mon bébé. Elle n'est personne et n'aura jamais de place dans ma vie. Elle qui m'a si honteusement expulsé d'elle-même, de ce cocon chaud où je pensais être aimée. Je détourne le regard. Toi non plus tu n'es personne. Qu'une petite bâtarde qui s'est fait engrossé par le premier nigot à grandes oreilles. Ton "père" ne sait même pas que tu existes. Et tu le sais. Mon cœur s'arrête de battre. Un instant. Puis repart. Cette voix a raison. Elle a raison. Mais je veux lui prouver le contraire, je veux lui prouver que j'existe. Je veux avoir une famille qui puisse m'aimer. Je veux savoir écrire mon prénom.
Alors je prends mon courage à deux mains et me rapprocher de ma cousine Keziah. J'écoute attentivement ce qu'elle me dit, et répète plusieurs fois ses mots. Afin que les sons prennent un sens dans mon cerveau. Je la regarde alors et lui souris : « Je crois que je comprends. Je vais répéter ça chaque jour, à chaque nouvelle heure. Tu sais je sais répéter les mots que j'entends, mais je n'en connais que les sons. Ecrits, ils ne prennent aucun sens. Mon véritable prénom c'est Shiraz. C'est la seule chose que je sais lire et écrire. Ma mère l'a gravé sur un mur du tombeau avant de m'abandonner, et toute mon enfance, j'ai entendu d'étranges voix le souffler. Alors j'ai compris. Mais alors, comme dans ton prénom, il y a un... H d'une échelle? un I? Comme le tronc d'arbre. Il y a cette lettre comme dans Fitzgerald. Rrrrrrr. A.. Ca pourrait faire penser à une maison?! Et Z. Et la première lettre? Comment on l'appelle? » Je lui souriais. J'étais fière de moi, je commençais à comprendre. En réalité, toute ma vie, j'avais vu ces lettres, ces suites de lettres et je les avais observé. Sans jamais les comprendre. Il me fallait juste quelqu'un pour m'expliquer les choses calmement, lentement. J'avais besoin d'un peu d'attention. « Merci Keziah... Mais... Pourquoi m'aides-tu? Tu ne me dois rien... » Je baissais la tête, honteuse. Avec elle, je ne m'étais pas montrée des plus douces et des plus gentille. Je m'étais joué de sa folie, l'avait entraîné dans la démence, avais tenté de la perdre. Non. Je n'avais pas fait ça. Les voix s'en étaient chargées à ma place, et j'étais resté là, à la regarder souffrir, sans pouvoir rien faire pour nous aider.
© Starseed
Revenir en haut Aller en bas
Marionnette errante

Keziah Fitzgerald
Keziah Fitzgerald




Broken forever.


PETITS PAPIERS :
66

CÉLÉBRITÉ :
Kaya Scodelario


"You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie Empty
MessageSujet: Re: "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie   "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie I_icon_minitimeVen 11 Déc - 17:48

Tout rappelait la mort dans cet hôtel. La peinture était défraichit et semblait venir d’un autre temps, les murs montraient leurs cicatrices, comme si l’empreinte de la douleur et de l’horreur étaient ancrées en eux. Les énormes lustres qui pendaient au-dessus des têtes des résidents étaient sur le point de s’écraser au sol, croulant sous le poids de la poussière et des toiles d’araignées. Même les livres abritaient des pages jaunis et friables, dont l’encre avait l’air d’avoir coulé après toutes ces années. L’hôtel entier renvoyait le message aux vivants : partez, et vite. Keziah, morte depuis longtemps, avait déjà compris le message de son vivant, mais avait été trop entêtée pour le suivre, préférant agir selon sa propre volonté, celle que lui dictait son instinct. Elle avait voulu déjouer les secrets de l’hôtel, et avait perdu la vie dans le combat. Oui, les secrets. Tout le monde en avait, et s’évertuait à les dissimuler aux autres sous un masque d’hypocrisie, se traduisant la plupart du temps par un sourire, et des rires jaunes.

Dans le regard de Charlie s’en cachait des tonnes. Son regard perdu et agité peinait à masquer les démons qui s’amusaient à torturer son esprit. Keziah connaissait ce regard, et ces choses. Cela l’attendrissait quelque part. Le jeune âge de Charlie en était surement la cause, car se battre contre soi-même n’était jamais chose facile, d’autant plus quand on semblait seule et jeune. Elle ne put réprimer très longtemps ce désir de la toucher, simplement pour faire comprendre à la jeune femme qu’elle n’était pas seule. La compassion était un sentiment humain, et Keziah en était une, enfin, en quelque sorte. Elle était tellement empathique que cela lui jouait souvent des tours, par exemple, comme avec sa grand-mère. Aussi malfaisante soit-elle que Keziah n’avait jamais atteint son but. Bien qu’elle ne voulait se l’avouer, l’empathie en était la cause. Avoir envie de tuer une personne et s’apprêter réellement à passer à l’acte était deux situations complètement différentes, surtout lorsqu’il s’agissait de sa grand-mère. Sa bonne foi la perdrait un jour, elle le savait, et il le fallait de toute évidence. Le mal ne méritait aucune allégeance, qu’il fasse parti de la famille, ou non.

Cependant, Keziah sentait que Charlie ne lui disait pas tout. Derrière sa volonté d’apprendre à lire, et d’offrir une vie meilleure pour sa progéniture, elle sentait autre chose. Elle lança un sourire encourageant à la future maman, qui faisait déjà des progrès.

«  - Tu te donnes tous les moyens mémo-techniques que tu juges facile à assimiler, qu’ils aient l’air farfelus ou non. La première lettre de Fitzgerald est un F, ça pourrait ressembler à… une étagère ? Mais faisons une pause, le surmenage n’a jamais apporté rien de bon, tu sais, lança-t-elle en lui pressant amicalement l’épaule.

Elle fit une pause, ferma le livre et se plaça en face d’elle :

- Je t'aide parce que je pense que tu es une bonne personne, à qui il n'est pas arrivé que des bonnes choses. Parle-moi un peu plus de toi, je sens qu’il y a quelque chose en toi, qui… je ne sais pas, mais tu me rappelles moi en quelque sorte. Je pense que je serai apte à t’écouter mais surtout à te comprendre, la rassura-t-elle. »

Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle allait découvrir, mais avec l’existence qu’elle avait mené, plus rien ne la surprendrait, enfin, normalement.
Revenir en haut Aller en bas

S.
S. "Charlie" Fitzgerald




"You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie Tumblr_nt2ial3cGE1ut52q7o1_500


PETITS PAPIERS :
63

CÉLÉBRITÉ :
Lily-Rose Depp

COPYRIGHT :
pigfarts is real.. + tumblr


"You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie Empty
MessageSujet: Re: "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie   "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie I_icon_minitimeDim 21 Fév - 1:34

You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world
Charlie ✧ Keziah
Pourquoi t'es là, hein? Pourquoi tu te rapproches doucement d'elle, si ce n'est pas pour la détruire? Tu te penses capables d'aimer, tu te penses capable d'apporter quelque chose de positif aux gens? Tu te trompes Charlotte. Tu te trompes. Je plaque mes mains sur mes tempes et je ferme les yeux. La voix cesse, disparaît. Je souris, satisfaite. J'arrive de mieux en mieux à contrôler cette voix. Elle part, puis revient. Peut-être un jour saurais-je m'en défaire éternellement. Ne plus jamais l'entendre. Peut-être qu'un jour elle cessera de me détruire. De me ronger de l'intérieur, de me tuer, lentement. Je levais les yeux vers le plafond, quelques instants. Je rêvais de quitter cet hôtel, de découvrir le monde extérieur. Mais je pouvais m'estimer heureuse, car contrairement à Keziah, et à toute ma famille, l'extérieur ne pouvait pas me manquer. Je ne connaissais que les ténèbres de cet hôtel. J'y étais née, j'y avais grandit. Je ne m'étais jamais attachée à personne. Je n'avais jamais perdu personne. Je rêvais de connaître mon père, je rêvais qu'il me prenne dans ses bras et qu'il m'appelle "ma fille". Je rêvais de ces choses là. Mais je ne le connaissais pas assez pour l'aimer. Je ne connaissais personne. Je ne pouvais pas aimer. Et Arsène? Je fronçais les sourcils. Arsène, c'était différent. Parfois, il me manquait. Parfois, je ressentais le besoin de m'introduire dans sa chambre, juste pour lui parler. Ou pour le regarder dormir. Mais j'étais incapable d'amour. Mon coeur était de pierre. Il n'y avait rien qui me rattachait à ce monde. Sauf l'espoir. L'espoir d'avoir une vie normale, d'être quelqu'un de normale. Mais j'étais une Fitzgerald, et comme tous, j'avais déjà blessé, souffert. J'avais même tué. J'avais tué cet homme qui, sans même me montrer son visage, c'était emparé de mon corps sans que je l'y autorise. Il avait révélé mes démons. Un peu plus. Il leur avait permis de s'affirmer, de prendre contrôle sur mon âme. Je soupirais.
Je chassais ces pensées de mon esprit et tout en posant une main sur mon ventre arrondit, je reportais mon attention sur ma cousine. Son âme brisée tentait veinement d'apprendre à mon esprit démoniaque comment lire. J'assimilais, lentement, ce qu'elle me disait, et tentait de comprendre les mots sur le livre. Il me fallait plus de temps. Je commençais à fatiguer, et elle le sentit. Vaincue, je posais mon dos contre la bibliothèque et soupirais, désespérée. Elle me pressa délicatement l'épaule et je frissonnais. Je n'étais pas habituée à ce genre de contact. Je sentis une vague de chaleur envahir mon coeur. Je ne pouvais la détruire. Et pourtant, j'en étais capable. Mes démons en étaient capables. « J'y penserai. Je m'entraînerai. Merci Keziah. » Je lui souriais puis baissais les yeux vers mes mains. Je m'amusais à entremêler mes doigts, à observer chaque position qu'ils étaient capables de prendre. J'avais toujours fait cela, surtout petite, lorsque j'étais là, au sous-sol, dans le noir et le froid. Âme esseulée dont personne ne se souciait. Sauf les ténèbres. Encore eux. Toujours eux. Elle ferma brusquement le livre, me ramenant à la réalité, et s'installa en face de moi. Puis elle parla et ses mots me firent sourire. C'était la première Fitzgerald a réellement s'intéresser à moi. Nerveuse je passais une main sur mes lèvres et fronçais les sourcils. Elle ne se doutait pas. Elle ne savait pas tout ce que j'avais vécu, tout ce que j'avais enduré. « Je... Ma mère m'a abandonnée à ma naissance, elle a juste écrit sur un bout de papier les prénoms qu'elle avait choisi. Je ne connais pas mon père, pourtant je sais qui il est... J'ai été élevée par les âmes sombres des sous-sols. Je... Je n'ai personne... » Ma voix se brisa et je baissais les yeux, honteuse. Je ne m'étais jamais confiée à personne. Mais j'en ressentais le besoin. Il y avait tant de choses à dire encore. Tout ces hommes que j'avais arnaqué, ces hommes qui m'avaient baisé sans même me demander mon prénom. Oui, il y avait toutes ces choses. Je n'avais que seize ans, et pourtant, j'avais trop vécu. Bien trop vécu.
© Starseed
Revenir en haut Aller en bas
Marionnette errante

Keziah Fitzgerald
Keziah Fitzgerald




Broken forever.


PETITS PAPIERS :
66

CÉLÉBRITÉ :
Kaya Scodelario


"You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie Empty
MessageSujet: Re: "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie   "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie I_icon_minitimeMer 9 Mar - 16:17

La lecture apportait une forme de liberté, comme celle de savoir s’exprimer de façon intelligible, et celle de savoir écrire. Keziah n’avait jamais eu de peine à apprendre à relier les mots entre eux, elle avait toujours adoré ce passe-temps. Mais elle s’était souvent demandée, à quoi cela allait bien servir ? Après tout, on perdait du temps à apprendre, à concevoir des projets et à les réaliser, et puis du jour au lendemain tout pouvait s’arrêter comme si rien n’avait jamais commencé. On passait notre vie à souffrir, ou à galérer dans la plupart des cas pour avoir un semblant de confort, alors que personne n’était épargnée le jour où la faucheuse sévissait. A quoi servait donc de vivre, ou plutôt de survivre, si toutes les fins étaient pareilles quoiqu’on ait pu faire dans son existence ? Certains croyants diraient que le travail paierait dans l’au-delà, mais Keziah n’avait jamais pu croire en qui que ce soit. Pour elle, à la base, il n’y avait pas de fantômes, ou de créatures qui pouvaient exister. La mort n’était simplement qu’un arrêt de l’activité du cerveau, comme une sorte de débranchement, contenant toute notre personnalité, souvenirs, et ce qui nous caractérisait.

A sa mort, elle avait été du coup très stupéfaite de se rendre compte qu’il y avait bien un après la vie. Ce n’était pas du tout le paradis, mais on ne pouvait pas non plus affirmer que cela ressemblait à l’enfer… C’était un monde entre-deux. Elle était piégée dans l’enfer de cet hôtel qui avait pourtant autrefois dans sa jeunesse, renfermé quelques bouts de paradis.

Charlie elle, qui était vivante, semblait pourtant avoir vu le jour dans un enfer. A quoi bon avoir un cœur qui bat dans ce monde vile. Cette manière nihiliste de concevoir le monde avait toujours fait partie de la personnalité de Keziah, mais elle n’était pas réellement sûre que Charlie partageait cette nature… Elle avait l’air, sous cette couche de souffrance, d’être une personne mature et optimiste. Cela donnait envie à Keziah de l’aider à voir le bout du tunnel, et peut être même en quelque sorte de devenir son éclaireur.

Keziah posa une main sur l’épaule de Charlie, et lui répondit :

«  - Tu peux dormir dans ma chambre si tu veux, j’ai un deuxième petit lit qui ne me sert pas à grand-chose alors bon... Et puis, tu ne peux pas refuser, parce que j’ai une belle salle de bain, et de l’eau chaude à foison ! Je pense d’un bon bain ne te ferait surement pas de mal, ajouta-t-elle avec un sourire moqueur.

Charlie afficha un léger sourire dubitatif, laissant présager sa réflexion.

- Ce n’est pas comme si je devais me méfier de toi, ou de quoique ce soit, tu sais, au point où j’en suis, je ne risque plus grand-chose ! Et je suis pas chiante pour le ménage, ou même pour le choix des musiques tant que tu me mets pas la musique commerciale d’aujourd’hui ! lança-t-elle en riant. »

Keziah pensait fermement qu’il était préférable que cette maman en devenir soit dans un endroit sûre, sécuritaire et surtout avec un niveau de salubrité convenable. Au moins, elle passerait sa grossesse avec le moins de risques possibles pour elle ou son bébé.
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé





"You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie Empty
MessageSujet: Re: "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie   "You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
"You're a sweet sweet girl, but it's a cruel cruel world." - Keziah & Charlie
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
The Murder Hotel :: The Fitzgerald's Hotel :: Le rez-de-chaussée :: La bibliothèque-
Sauter vers: