On n'est pas à une bêtise près. (+ Zelda)

On n'est pas à une bêtise près

Prim n'était pas riche, certes elle était loin d'être pauvre à l'extérieur de l'hôtel, son père avait de très bons revenus, mais ici, elle avait tout perdu. Son frère et elle étaient venus sans rien, sans affaire de rechange, sans valise rempli de billets. Non non ils n'avaient plus rien. La petite rousse n'avait donc pas vraiment les moyens de faire les magasins, d'acheter sans compter pour fournir les caisses déjà bien fournies du Diable. Mais elle aimait traîner dans les boutiques. N'importe lesquelles. Souvent les plus remplis, pour faire de nouvelles rencontres. Elle y essayait de nombreux vêtements et tentait parfois de les reproduire à partir de rideaux qu'elle trouvait dans des chambres abandonnées. Ça donnait des trucs un peu étranges, qui tenait par rafistolage, à bout d'autocollants, de pince et même parfois de scotch. Ce n'était vraiment pas esthétique, mais ça avait le mérite d'occuper ses journées.

Aujourd'hui elle voulait simplement se changer les esprits. Le premier étage n'était pas le plus accueillant et commençait à légèrement l'ennuyer. Elle ferma la porte de la chambre, où son frère dormait encore à poings fermés, attrapa sa trottinette et descendit les escaliers en la tenant fermement dans sa main gauche. Une fois arrivée en bas elle traversa le hall et fonça droit vers les boutiques de l'hôtel. On trouvait de tout, bouffe, fringues, parfums... Un vrai centre commercial. Elle posa son dévolu sur une boutique de vêtements plutôt chic et se posa près des cabines d’essayage. Endroit stratégique pour entamer des conversations.

Une jolie brune attira son attention. Ce n'était pas la première fois qu'elle la croisait. Non elle l'avait déjà vu une fois. Il y a de ça quelques jours. Au détour d'un couloir. Elle marchait, toujours aussi élégamment. Avec grâce. Comme un joli petit cygne. Elle la détailla de la tête aux pieds. Oh mauvaise habitude. Puis s'approcha doucement. « Vous êtes une prostituée non ? » Elle en était pratiquement sûre. On lui avait décrit à quoi ressemblait une fille de joie. Toujours bien maquillée, bien habillée, marchant de manière sensuelle, aguichant des hommes par-ci, par-là. La brune correspondait à la description. Elle ne pouvait qu'être un oiseau de ce genre. « Je n'en ai jamais vu en vrai, mais, je suis enchantée de faire votre connaissance ! » dit-elle en lui tendant la main. Son sourire était immense et bienveillant. Elle ne la jugeait pas, non loin de là. Elle voulait juste faire connaissance.