Anabel ☼ putain de poupée

Comme une larme à la fin de l'histoire, m'abandonner au désir qui s'embrase, tanguer aux accents de l'extase et valser au bord du vide. Une vitre s'abaisse et la voix d'un homme interpelle la donzelle sur le trottoir: « C'est combien la fellation ? » La jeune sylphide observe le mâle, jugeant rapidement le compte bancaire de l'animal : « 30 $ mon chéri, pour 100 $, tu fais de moi ton esclave... » Ses yeux lagons croisent l'œil luisant du pervers qui étire rapidement un simulacre de sourire satisfait. Voilà de quoi égayer sa soirée pourrie. « Monte ! » La jeune pute ouvre la porte, glissant ses jambes fines à l'intérieur. Le mâle ne peut se retenir de venir tâter la marchandise, effectuant une pression sur la pulpe de sa cuisse. « Ça va être intéressant ! » Les pneus de la belle Porsche crisse en ne laissant derrière qu'une trace de gomme sur le bitume. Moins de dix minutes après, ils se garent devant un hôtel de luxe. La fille est surprise, mais elle ne va pas se plaindre. Adieu les ruelles à l'odeur de pisse et la crasse. Ce soir, elle aura l'impression d'être Pretty Woman ou une pute de luxe. L'homme passe par la réception pour récupérer ses clés, puis ils prennent l'ascenseur. Dernier étage, l'appartement présidentiel comme il dise. Mais pour parler langage de pute, nous dirons le logement de bâtard, des années d'économies -et encore- pour y coucher juste une nuit. Elle est tombée sur un bon client. Il referme la porte derrière elle avant de tourner comme un loup guettant sa proie. « Quelques rondeurs supplémentaires ne te feraient pas de mal. Tu as faim ? » Elle remue de la tête avec ce sourire aguicheur made in pute: « Seulement de toi chéri ! » « Laisse tomber ton petit jeu ma belle, c'est inutile ! Je compte bien te baiser, que tu me caresses le poil ou non ! » Si elle n'avait pas un minimum de contrôle sur ses émotions, la donzelle aurait ouvert un large bec de surprise. Mais elle se contente d'un hochement de tête, perdant peu à peu ses repères. Si elle ne doit pas jouer la pute, que doit-elle faire ? Il lui arrache presque des mains ce petit sac en cuir déchiré, qui vaut à peine 5 $ sur le marché. Il l'emmène vers la table et appelle le room service. En dix minutes, deux clubs sandwich trônent devant eux et elle se voit obligée de le manger en intégralité. La pute ne va pas jouer sa mijaurée, ni même faire sa fausse anorexique. Elle meurt de faim. Alors, elle mange tout. L'ambiance est silencieuse, presque religieuse et pourtant, nous sommes en présence d'une prostituée et d'un futur client. Après son repas, la pute commence à parler affaire. Elle n'a pas toute la nuit et un seul client, ce n'est pas l'apothéose pour José, le mac. « Qu'est-ce que tu veux ? C'est une heure maximum. Je ne vais pas compter l'avant puisque tu m'as offert un repas, mais si tu veux pouvoir t'amuser un peu mon mignon, il va falloir s'activer. » Ses lèvres s'étirent, son regard se fonce et il hoche de la tête. « Combien pour la nuit complète ? » La pute est prise au dépourvu. Sa tête ne cesse de hurler qu'elle n'est pas l'héroïne de ce film et pourtant, grand dieu que ça y ressemble. « Hmh... je dirais 700 $. » « Partons sur 1 000 $. » son mouvement d'épaule est sa réponse, mais elle a envie de hurler. De crier. De jouir même. Elle ne gagne que la moitié habituellement, voilà de quoi assurer la fin de mois difficile, car elle n'envisage certainement pas de tout donner à José. Aussitôt conclu, ils se mettent à l'œuvre. Dix heures de jouissance attendent la prostituée car elle ne simulera pas. Le bonhomme sait s'y prendre et du sexe, il en a vraiment envie. Eh oui, la donzelle est tombée sur un addict sexuel qui se retient depuis des semaines, suivis par son parrain. Mais là, quand il l'a vu, il n'a pas résisté. Il est cinq heures du matin lorsque la donzelle repousse finalement le mâle. Elle a l'entrejambe en feu, sans compter qu'il vient de vider son stock de capote. « Désolée superbaiseur, mais je n'ai plus de protections ! » Lui non plus. Mais est-ce que cela l'arrête ? Non par dieu. Elle prend la pilule et il est clean, il vient même lui montrer ses derniers test pour preuve. Il s'en fiche qu'elle ne le soit pas, mais c'est une pute. Elle se protège, elle fait attention alors, il a confiance. Et les voilà repartie jusqu'à l'aube ou complètement épuisée, ils se laissent aller auprès de Morphée. Il est dix heures lorsqu'elle se réveille en sursaut. L'homme est allongé contre elle. Quelle merdasse ! Elle s'extirpe de son étreinte étroite, ramasse ses affaires en serrant bien précieusement son sac blindé de 1 000$. Un dernier regard vers le superbaiseur, puis elle quitte le luxe pour retrouver la pauvreté. Elle ignore tout jusqu'à son prénom de cet homme, mais la pute ne veut pas s'attacher et encore moins se bercer d'illusion. Ce n'était qu'un client, qui vient d'enrichir pour quelques semaines la donzelle. Point. Elle rentre rapidement chez elle, s'allongeant sur son lit pour dormir jusqu'à la nuit. Seulement, elle ne va pas bosser puisqu'elle semble être mal en point. La pauvre a choppé une merde dans le métro, la voilà clouée au lit pour quelques jours. Et hélas, ce brave riche est bien revenu dans cette ruelle pour tenter de retrouver sa pute. Mais il a fait chou blanc et l'âme en peine, est reparti dans son pays, l'Italie. Ce n'est que huit mois après, que la pute se rend compte du cadeau empoisonné de son client. Après cette nuit de baise, la pute est tombée malade. Plusieurs jours alitées, elle n'a plus penser à sa pilule ni même à quoi que ce soit. Et voilà que huit mois après, suite à diverses douleurs dorsales et maux d'estomac, elle apprend l'horreur. Enceinte d'une morveuse. Voilà la belle affaire.

Moi, je n'ai que moi-même pour montrer de mon cœur sa nature impudique. « Tu m'énerves Anabel ! Je n'ai pas la thune pour ça alors démerde-toi ! T'as qu'à bosser un peu ! » « Genre, écarter les cuisses comme toi ?! » « Oui, José m'a dit plusieurs fois qu'il te prenait sous son aile ! Regarde-toi, tu pourras rien faire d'autre de toute façon ! » La jeune blonde pousse sa mère, s'éloignant de celle-ci au risque de finir par la gifler. Devenir une putain comme la maternelle, plutôt crever. Elle s'était déjà fait baiser une fois, parce que José avait trouvé la gamine à son goût et que la pauvre, n'avait pas su dire non. Douze ans et déjà sur la pente vertigineuse de la prostitution. Jamais. Encore une fois, les échanges avec sa mère se terminent en dispute. A croire que rien ne passe entre les deux blondes. mais ça n'est pas étonnant. Depuis sa naissance, la jeune Anabel est rejetée par sa mère. Celle-ci n'en voulait pas, c'est une charge supplémentaire, ça bouffe tous ses extras de thunes. Mais, elle n'avait pas non plus la cruauté d'abandonner la gamine dans la ruelle ou encore de la donner à quelqu'un d'autre. Parce qu'au fond, cette petiote, c'était un souvenir de cette fameuse nuit avec le riche client. Mais elle est synonyme d'ennui. Elle est toujours en conflit permanent avec la vie, avec tous ceux qu'elle croise. Et la mère, elle ne se rend pas compte que tout est de sa faute. La gamine a juste besoin d'amour maternel, de reconnaissance et juste... d'exister à ses yeux. Mais c'est quelque chose dont est incapable la pute. Alors, plutôt que de continuer à quémander de l'attention, la jeune blondine prend ses affaires et disparaît. De toute façon, elle n'est même pas certaine que la mère s'en rendra compte. Qu'elle cherchera ou elle est. Certainement qu'elle se dira « enfin libérée ». Et c'est malheureusement le cas. Quelle vie cruelle pour la petiote. Elle erre quelques temps, voguant de rues en rues, volant quelques affaires à revendre pour manger. Et c'est là qu'elle trouve cet hôtel. La petiote ment sur sa présence. De toute façon, à quoi bon se voiler la face sur son existence. Si c'est ça la vie, alors elle préfère dire stop. Qui la regrettera ? Certainement pas sa mère, encore moins les ennemis qu'elle a accumulé tout au long de son existence. Personne ne l'aime et pourtant, combien elle aimerait que ça arrive. Elle a besoin de tendresse, d'affection, de reconnaissance. Elle en réclame du plus profond de son cœur. Est-ce Dieu qui a entendu ses plaintes ? A t-il eu pitié de toutes ses larmes ? Anabel n'aura jamais les réponses. Cette première nuit à l'hôtel, la gamine a mis fin à ses jours. Rien de plus jouissif que la délivrance qu'elle a ressenti en voyant le sang s'écouler de ses poignets. Elle se voyait partir, elle se sentait légère et apaisée. Son seul regret aura été de ne pas avoir cette lumière chaude au bout de ce maudit tunnel, ni même une pléthore de souvenirs agréables. La solitude. Ce qui résumait parfaitement sa vie. Seulement voilà, la gamine s'est réveillée. Morte, mais vivante. N'imaginons pas les êtres abominables, avec la chair limite pourrie qui sont en quête de sang et d'âmes vivantes. Non. Anabel est juste là, errant dans cet endroit et la petiote profite de cette seconde chance pour rattraper un certain retard affectif. L'avantage, c'est que personne ou presque ne résiste à son minois angélique. Alors, elle profite de la situation. Elle se donne, autant sentimentalement que sexuellement à tous ceux qui croisent son chemin et parvienne à faire frémir la petite blondine.