(emelie) c'est nue que j'apprends la vertu.

Cette petite bouille que vous voyez là c'est Emelie Rose Larsen. Ça fait déjà vingt-cinq années que sa mère l'a mis au monde un 1er février à Aalborg au Danemark. Dans son entourage, on peut trouver personne. Du moins, toute sa famille est restée au Danemark et elle est fille unique. Ils ne sont même pas au courant qu'elle est morte.. Dans sa famille, ils étaient plutôt de la classe moyenne. Mais un jour, elle est arrivée à l'hôtel depuis deux mois à cause d'un homme et depuis, on peut la croiser morte. L'autre jour, on lui a parlé de la mort et elle a tout simplement dit : la mort m'a baisé, dans tous les sens du terme.

CARACTERE

Je suis une battante, une petite emmerdeuse. On vous dira que je n'ai pas ma langue dans la poche et c'est vrai. J'ai vécu dans un quartier difficile, un peu éloigné du centre de Aalborg. Je me suis forgée mon propre caractère là-bas. Pas une place pour les faibles. Ou alors si tu avais la malchance de l'être, les caïds du coin allaient te faire la misère. J'aurais aimé vivre dans un havre de paix et ne pas à être sur mes gardes à longueur de journée. J'aurais préféré boire du thé frais dans ma chambre, à jouer aux barbies sans me soucier si ma mère rentrerait en une seul morceau ce soir-là. J'ai appris très jeune à me débrouiller comme une grande. Autonome, être responsable. Je ne pouvais pas compter sur ma génitrice, ni même mon père. Un père absent, inconnu. Courageuse, j'ai dû l'être. Distante, ne pas faire confiance à n'importe qui, c'est moi. Quand je m'ouvre, certains vous diront que je suis quelqu'un d'adorable, sur qui on peut compter. C'est vrai, mais j'aime pas le mot adorable, ça sonne trop niais. Sensuelle, j'en joue des fois. Les hommes sont tellement des êtres faibles.

RACONTE NOUS TA LIFE  

Coucou, moi c'est June.   J'ai vingt-deux ans et je me sens bien vieille *pleure*. Je vis au pays de la saucisse et de la bière, vous voyez? J'ai connu le forum grâce à une pub sur Bazzart. L'idée est trop bonne, pourquoi il n'y a pas plus de monde par ici?   Quoi dire de plus? Je suis quelqu'un de simple, optimiste, qui aime le soleil. J'aime les trucs sombres, un peu glauque, qui se finissent mal, mais aussi les paillettes et mon nouveau crop top Simba du Roi Lion.   Puis je suis secrètement amoureuse d'Hayley Williams, du coup je vénère Miss Primrose. A plus dans l'bus! Si vous vouliez d'avance des liens avec Emelie, dîtes-moi.  

Attachée à la tête du lit, j'ai l'air idiote. Mes poignets sont prisonniers de menottes de flic et me bouffent la peau. Je suis à moitié nue, mon tanga rouge en dentelle cachant encore le bas. J'ai l'air ridicule.  « Détache-moi. Ça ne m'amuse pas. » Pas du tout même. Me sentir dans une telle situation, si inférieure, ne faisait en rien partie de mes principes. « C'est mon anniversaire aujourd'hui, tu as oublié? Tu as dit que tu me laisserais faire ce que je voulais. » Je soupire, regardant le plafond de cette foutue chambre d'hôtel. « J'ai dit de la merde, tu me connais. Deux verres de champagne et je suis finie. » Il boit une nouvelle gorgée de sa bouteille de vin, la pose sur la commode et finit par descendre son caleçon et de grimper sur le lit. Il ne m'écoute pas et je déteste ça. Derechef, je croisai mes jambes en les gardant bloquer. Il essaya plusieurs fois de m'écarter les cuisses, je tente de rester immobile. « Arrête, j'aime pas ça. Vire moi ces menottes ou je hurle au viol. » « Fais pas ton idiote, depuis le temps qu'on se fréquente tu ne vas pas me faire le coup de la bonne sœur. » Il accroche ses ongles à mes cuisses et me force à les ouvrir, je me suis mise à pousser un cri en le repoussant violemment avec mes pieds. « Dégage! » Me suis-je mise à cracher. Sauf que je ne m'attendais pas à ce qu'il revienne vivement sur mon corps et me donne une gifle monumentale. J'hallucinais, mon regard s'était assombri si j'aurais pu le tuer rien qu'en le fixant, je l'aurais fait à cet instant. « Je te jure que quand je vais sortir de cet hôtel, je vais porter plainte et... » Il appuya sur ma gorge, ce qui me coupa la respiration brutalement. « Tu porteras plainte et quoi? Personne en a rien à foutre de toi, ton père ne t'a jamais reconnu et ta mère?  Elle sait que sa fifille est en Angleterre et se tape occasionnellement un homme d'affaires? Non. Tu n'es rien Rose et tu es seule. » La puissance de ses mots me laissa sans voix et son poing fit une nouvelle pression contre ma gorge. Il écarta ses doigts habiles et me serra. J'eus un vague soubresaut. Il serrait de plus en plus fort, j'étais incapable de lâcher son. Seules, mes jambes encore libres tentaient de se débattre mais bientôt l'air me manqua et une image noire apparut devant mes pupilles. La fin.

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« Emelie! Range la salle de bain, tes habits traînent et Felix vient passer le week-end ici. » Je grogne, retirant mes rollers de mes pieds. Felix, c'était le nouveau mec de maman. Je l'aimais bien. Du moins, ça faisait bien deux mois qu'ils avaient officialisé leur relation et il n'était pas rare de le voir traîner ici à demi-nu. Je n'ai jamais connu mon père biologique et si vous pensez qu'il faut me plaindre, je vous répondrais que non. J'estime que s'il ne s'est pas montré présent dans ma vie, c'est qu'il n'en valait finalement pas la peine. J'ai longuement été handicapée à ce sujet étant gamine. Les enfants de mon âge rentraient chez eux avec parfois leur papa, ou partaient en excursion tout un week-end avec toute la famille. Moi, je n'avais qu'une maman. Maman travaillant dans une boutique de cosmétique en ville, esthéticienne aussi. J'ai appris à faire avec et à voir de nouveaux hommes défiler dans la maison. Maman et les hommes, toute une histoire. Ouais, j'aimais bien Felix: le nouveau. Ce week-end, il nous a emmené sur la côte Ouest du Danemark, à la plage. Nous avons bien rigolé. C'était le début de l'été, l'eau était encore trop fraîche. Pour la première fois de ma vie, j'ai eu le sentiment d'avoir une famille et ça m'avait fait du bien. Anja Larsen était belle, même à quarante ans. Brune aux yeux bleus, ce qu'il y a de mieux disait Felix. Certains vous diront que je suis sa parfaite copie, en plus jeune. Avec ma mère, je ne me suis jamais bien entendue. Elle aimait bien me critiquer, me rabaisser sans cesse. Je pense qu'au fond elle avait peur, qu'elle me jalousait de ma jeunesse et de ma beauté peut-être. Je ne me suis jamais trouvée particulièrement jolie. Felix trouvait que si. Il était gentil. Je l'aimais beaucoup, c'est vrai. Il m'a même encouragé pour que je continue plus loin dans ma passion qu'était le dessin. Il m'a beaucoup aidé et a pris possession de mon corps une nuit, avant de disparaître. J'avais été consentante, à quinze ans, c'est vrai. Lui rongé par l'alcool et moi complètement sobre, je m'étais laissée faire. En espérant peut-être au fond quelque chose. Il avait disparu, ma mère était dévastée et quant à moi j'ai gardé le secret.

Dès que j'ai pu, je suis partie pour l'Angleterre. Ma mère se fichait de moi, parce qu'elle ne voyait pas comment j'allais récolter assez d'argent pour pouvoir entrer dans l'école des Beaux Arts de Londres. A vrai dire même, elle ne voyait aucun avenir dans la peinture. « Comment vas-tu gagner ta vie de cette façon, hein? » M'a-t-elle souvent dit avant que je ne quitte le domicile danois. Elle n'avait pas tord mais j'étais bien trop fière pour le lui dire. L'art, c'était mon truc, je me sentais talentueuse que dans ce domaine-là. Alors j'ai travaillé dure pour gagner de l'argent, j'ai été serveuse dans un café, baby-sitteuse parfois (je déteste les enfants), aide aux devoirs scolaires, donné des cours de danois (oui il y a des gens assez tarés pour vouloir apprendre cette langue) et même été call-girl, sans le sexe au départ. C'est sûrement ce dernier job qui remplissait rapidement mon nouveau compte en banque anglais. Et j'ai finalement réussi. J'ai commencé mes études il y a presque deux ans. Mon plus gros client a fini par me convaincre de devenir sa maîtresse. J'ai uniquement accepté car il m'entretenait plutôt bien et me faisait sentir comme quelqu'un d'importante. Quand j'y repense, je ne suis pas fière de moi. Offrir mon corps et presque âme à quelqu'un n'a jamais été dans ma morale. Et on a finit par venir fêter son anniversaire dans cet hôtel, ce maudit hôtel!

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Je suis morte. Comment puis-je en être sûre? Je vois mon corps sur le lit. Je n'ai pas hurlé sur le coup, j'étais juste complètement pétrifiée. Voir son corps de l'extérieur, un peu comme un narrateur omniscient, est une sensation très étrange. Je pense que je n'ai pas compris sur le coup. Il m'a fallu bien quelques jours pour me rendre compte que j'étais bel et bien passée de l'autre côté. Si je le voulais, les autres clients de l'hôtel -encore vivants- n'étaient pas obligés de me voir. Se faire étrangler par un homme que l'on côtoie depuis cinq mois, c'est un peu stupide non? J'étais désormais prise au piège dans cet hôtel, dans ma nouvelle maison et je ne pouvais en sortir. Au moins, j'aurais le temps de retrouver ce salopard qui a bousillé ma vie et mes rêves.