Allan Gates ~ La mort c'est pas si mal. [Terminée]

Je me suis forgé un caractère à cause d'un c*n

Quand je dis que j'ai jamais fait confiance à personne, ce n'est pas totalement vrai. Parce qu'en réalité, il y a eût ce gars, au lycée. Un fils à papa qui à bien caché son jeu jusqu'au bout. J'ai même pas retenu son nom, c'est vous dire à quel point il est devenu important pour moi. En fait, je ne sais pas si c'est que je ne l'ai pas retenu ou si c'est que j'ai voulu l'oublier. Parce que c'est grâce, ou à cause (chacun voit les choses comme il veut) de lui que je suis devenu ce que je suis devenu.

Mais venons-en aux faits, à ce qu'il m'a fait pour que je sois un tueur en série. Imaginez vous un lycéen de 16-17 ans qui n'a jamais été vraiment "intégré" au reste de ses petits camarades de classe, un gamin qui n'a jamais encore eut un vrai ami à qui il pouvait faire confiance. Maintenant, imaginez qu'il ait enfin la chance de rencontrer quelqu'un qu'il va mettre longtemps à considérer comme un ami mais à qui il va enfin accepter de dévoiler un minimum sa vie. Jusque là, tout est parfait, on pourrait presque finir avec un "Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.", sauf que comme toute histoire qui semble aller bien, ça a fini par mal tourner. Ce fameux ami, qui m'avait appris à terroriser les p'tits du primaire et du lycée, celui qui m'avait appris à les manipuler allait plus ou moins détruire ma vie et celle de mes parents. Je ne lui avait jamais dit que j'étais quelqu'un d'aisé, mais il avait eu l'occasion de venir chez moi, et comme tout le monde pouvait s'y attendre venant de riches, ma maison était plus grande, sans parler de l'intérieur beaucoup plus luxueux et moderne.

Du coup, je n'avais pas eu besoin de le lui dire pour que ce jour là, il s'introduise chez moi, un après-midi où il était sûr que ma maison serait vide, pour qu'il prenne tout ce qu'il avait à prendre, n'hésitant pas à faire plusieurs voyages. Ce à quoi il ne s'attendait pas par contre, c'était que ma mère était restée à cause d'une migraine qui l'avait forcée à rester clouée au lit. Et il ne savait pas non plus que quand il est entré dans la chambre de mes parents, elle l'attendait derrière la porte avec la batte de Baseball de mon père. j'aurais aimé qu'il crève sous les coups qu'il aurait reçu, mais il à été malheureusement beaucoup plus réactif que ma mère encore souffrante. C'est lui qui s'est emparé de la batte, et c'est ma mère qui est morte. Ce c*nnard a détruit ma vie et celle de mon père. Si j'ai été tueur à gages pendant tout ce temps, c'est parce que cette épreuve m'avait endurci à tel point que toute pitié ou toute émotion m'avait quittée. Mais en réalité, j'espérais pouvoir le retrouver et tordre le cou à toute sa famille devant ses yeux avant de le tuer aussi. Je n'ai pas eu cette chance, mais qui sait, peut-être qu'un jour je le reverrais dans cette hôtel.  

Et puis il y a eu elle.

Elle, c'est Lily-Snow. Lily pour les intimes, et j'ai été plutôt intime avec elle passé un moment. Je crois même que c'est grâce à elle que j'ai découvert ce sentiment que tout le monde aime ou déteste, on sait pas trop: l'amour. C'était et c'est pas la femme de ma vie, loin de là, mais j'avoue avoir grandement apprécié de sentir ses lèvres que les miennes et son corps contre le miens. D'ailleurs, j'essaye d'en profiter toujours de temps en temps, et c'est pas déplaisant, mais c'est plus comme avant.

Elle et moi, on s'est rencontrés, simplement parce qu'on était sûr une même mission. Parce que ouais, elle aussi c'était une tueuse à gages, et contrairement à moi, elle a pas abandonné à sa mort. Personnellement, j'ai simplement trouvé ça inutile de continuer. Puis à force, contrairement à certains qui aiment ça comme u premier jour, comme Lily, j'ai fini par trouver ça ennuyant. Pas que ceux que je tuais me faisait de la peine ou quoi que ce soit hein, mais tordre des cous, ou faire couler du sang, à force, c'était chiant. Maintenant que j'étais mort, je faisais ce que je voulais sans plus aucun risque pour ma vie, vu que j'en avais plus, chose bien pratique. En réalité, je m'y sentais plutôt bien dans cet hôtel. Plutôt que de crever dans la rue où j'étais loin d'être sûr d'avoir une vie après ma mort, j'étais logé dans cet hôtel et en plus de ça, je gardais mon physique de Dieu Grec sans jamais vieillir. Que demander de mieux ? La seule chose que j'avais à reprocher à cet endroit, c'est qu'il se résumait à un hôtel. Pourquoi pas une ville ? Encore une fois, ce serait  vachement moins ennuyant. La seule chose qui me rongeait encore de temps en temps ici, c'était l'ennui.

Mais revenons-en à nos moutons, Lily. Rencontrée donc lors de cette mission. On a fait ce qu'on avait à faire, c'est à dire tuer quelques gars qui avait plus lieu d'être en vie et c'est tout. Sauf qu'on s'est revus. Plusieurs fois. Lors de missions, encore, mais aussi en dehors de notre boulot. Au début on à parlé, puis j'en ai eu marre: c'était pas mon style de parler; et je crois qu'elle aussi, alors ça a fini dans une chambre d'hôtel. Et c'était à chaque fois comme ça. Vers la fin, on se voyait régulièrement, et Lily-Snow Rhodes n'était plus une collègue de boulot ou quoi que ce soit d'autre pour moi. Elle avait une place privilégiée dans mon cœur, sûrement trop privilégiée d'ailleurs, parce que ça a pas plus à son père qui lui a demandé de me tuer. Mais ça évidemment, je l'ai pas su tout de suite. Au même moment, un de mes "patrons", du moins un gars qui me demandait souvent d'effectuer quelques meurtres me reprocha de ne plus être présent aussi souvent. Si je l'écoutais, je ne devait plus avoir de vie pour rester frais dispo pour lui. Il m'a promis que si je n'éliminais pas ce qui faisait que je ne sois plus là, il s'en chargerais lui même après m'avoir éliminé moi aussi. D'une façon où de l'autre, il allait détruire ma vie. C'était elle ou nous deux.

Tu vois, c'était pour ton bien Lily si je t'ai tuée, ça aurait du réduire le nombre de mort à une, si t'en avais pas profité pour m'empoisonner au moment ou je te plantais un poignard dans le cœur. Je sais pas ce que t'en penses, mais j'trouve qu'on a quand même eu une belle mort. Je t'aimais réellement jusqu'au moment où j'ai réalisé que tu m'avais tué. Maintenant je t'aime toujours, mais j'avoue que c'est surtout parce que coucher avec toi c'était divin. Après l'amour tu m'as fait découvrir un autre sentiment: la rancune, et celui-là, il est tout spécialement pour toi. Je t'en voudrais éternellement même si je ne doute pas que de ton côté c'est la même chose.